La scène bistronomique de la capitale est en constante évolution. Nombreuses sont les tables parisiennes qui proposent une cuisine inventive, moderne et raffinée, à déguster dans une atmosphère plutôt décontractée et sans chichis. Tout est dit dans le titre : voici quelques adresses bistronomiques qui ont retenu notre attention (et nos papilles) dernièrement à Paris.
Alluma

Alluma @lephotographedudimanche
Niché dans la rue Saint Maur, en plein cœur de l’un des quartiers les plus vivants et populaires de la capitale, Alluma a ouvert ses portes au mois d’octobre 2022. Dans les langues ancestrales ce mot évoque la lumière : un élément omniprésent ici, dans la salle à la déco épurée d’inspiration orientale et dans les sourires lumineux de Liran et Noa Tal, le couple originaire de Tel Aviv à la tête de ce bistrot d’auteur. Après être passé par plusieurs cuisines en Israël et en France, le chef Liran a enfin réalisé le rêve d’ouvrir sa propre table à Paris avec l’aide de sa femme Noa, qui s'occupe de la salle.
La maison propose deux menus dégustation uniques, en quatre étapes pour le déjeuner (25€) et en six pour le dîner (55€). Nous découvrons Alluma par son menu du soir, une suite d’assiettes et mets qui nous permettent d’entamer un véritable voyage dans les saveurs méditerranéens, tout en restant dans le 11e arrondissement de Paris.

Alluma @lephotographedudimanche
La mise-en-bouche est déjà tout un programme : il s’agit d’un kugel, petit gâteau ashkénaze à la saveur douce et poivrée, crème skordaliá (crème grecque à base d’amandes et ail), salade de pomme verte et céleri, feuille d’estragon. Sans trop vous révéler de ce menu dégustation qui mérite d’être découvert personnellement, voici nos coups de cœur de la soirée : la feuille d’épinard grillée, caviar d’aubergine brulée, pois chiche, citron confit, vinaigrette de dattes ; le filet de rouget cuit au charbon, crème de poivron, salade de fenouil et orange, crumble d’olives ; le sorbet de pamplemousse à l’arak, servi avec une meringue de sumac et zaatar.
Chez Alluma, vous goûterez à une cuisine bistronomique d’inspiration levantine, très personnelle et créative, qui évolue selon les saisons et les inspirations du chef. Nous avons hâte d’y retourner pour découvrir les prochains menus saisonniers que le chef Tal concevra pour le restaurant !
Où ? Alluma, 151 Rue Saint-Maur, 75011 Paris
Le Galopin

Le Galopin © Antoine Guilloteau
Niché dans un coin de la place Saint Marthe, le Galopin est une table à découvrir, comme les « bibles » gastronomiques le suggèrent : le bistrot a décroché une assiette Michelin dès son ouverture et deux toques Gault Millau en 2022. Le chef Julien Simonnet a repris cette table en 2020 et n’a pas dénaturé l’atmosphère du lieu, qui reste authentique et accueillante. Attablés dans la petite salle à la déco simple, vous pourrez profiter d’un menu dégustation organisé en cinq temps (55 euros) et savamment accompagné d’une sélection de vins naturels et d’autres alcools, comme des sakés et des cidres, proposés en accord avec les plats. Formé au Japon et passé par de nombreuses cuisines parisiennes (Ze Kitchen Galerie, Itinéraires, Porte 12), le chef de 27 ans propose ici une expérience gastronomique inspirée et goûteuse, construite autour du produit, toujours frais, de saison et minutieusement sourcé en circuit court.

Le Galopin © Antoine Guilloteau
Lors de notre dîner au Galopin, nous avons adoré : la tartelette en feuilles de brick, oignons doux, mimolette râpée et poudre de menthe ; l’onctueux œuf parfait, écume de pomme de terre, siphon sauge-pastrami ; le maigre de ligne blanchi à l’huile de sésame et accompagné d’un bouillon traditionnel d’Asie du sud à la fève de tonka, citronnelle et lait de coco ; la côtelette d’agneau, champignons, huile verte et sauce cacahuètes.
De l’amuse-bouche au dessert, laissez vous guider à la découverte de cette cuisine qui réveille les papilles et les émotions, dans l’ambiance décontractée de ce bistrot à suivre de près.
Où ? Le Galopin, 34, rue Sainte-Marthe 75010 Paris
Pianovins

Pianovins © Fabien Breuil
La première chose qui séduit en entrant chez Pianovins, bistrot discret situé dans le quartier Ledru Rollin, est son atmosphère feutrée et intime. Ouvert depuis 2018 par le chef Michel Roncière et le sommelier Éric Mancio après vingt ans de collaboration chez Guy Savoy, cet petit restaurant d’une vingtaine de couverts se veut une « table pour les épicuriens ». Pas de musique de fond ici, juste les bruits qui arrivent de la cuisine ouverte, où le chef opère savamment derrière les fourneaux avec son équipe. Dans cette ambiance qui se prête aux confidences et au partage, vous pourrez faire une expérience gustative authentique et délicate, qui évolue au fil des saisons, à découvrir en 5 (55 euros) ou en 7 temps (67 euros).

Les entrées réveillent les papilles : crème de champignons, lard rôti et trompettes de la mort ; coquilles saint jacques, cèleri rave et noisettes grillées. La dégustation se poursuit avec les plats, comme le jarret de veau confit, servi dans son jus de cuisson, à la cuisson parfaitement maitrisée. Et pour finir sur une note sucrée, un délicieux clafoutis aux poires. L’accord mets-vins est savamment guidé par Eric, qui dispose d’une carte de vins composée de plus de 200 références.
Pianovins est la table idéale pour passer un agréable moment et découvrir une carte juste et goûteuse, qui démocratise la cuisine fine dans une ambiance décontractée et accueillante.
Petit plus : le menu en 4 temps à 34 euros le midi est imbattable pour le quartier !
Où ? Pianovins, 46 rue Trousseau, 75011 Paris
Arboré

Arboré © Julie Limon
Ouvert en octobre 2022, Arboré est le nouveau restaurant du récemment rénové Hôtel Royal Madeleine, situé dans le quartier de la Madeleine. Le nom du restaurant est inspiré par la déco verdoyante de l’établissement où vous pouvez vous attabler dans l’une des agréables salles fleuries. Si vous le préférez, quand les températures le permettent, vous pouvez également vous poser dans le Passage Puteaux au charme parisien et hors du temps, qui longe l’hôtel. Pauline Séné, jeune cheffe trentenaire que nous avons découvert chez Fripon après son passage sur le plateau de Top Chef, signe la carte de l’établissement en mode bistronomique et responsable.

Arboré © Pierre Lucet Penato
Sa proposition culinaire, personnelle et généreuse, évolue au fil des saisons et des arrivages et s’articule autour de quatre entrées, quatre plats et quatre desserts. Les assiettes sont conçues pour être partagées, afin de profiter au maximum des saveurs et des inspirations qui composent la cuisine à la fois accessible, contemporaine et raffinée de la cheffe. Le choix n’a pas été facile, mais nous avons craqué pour le ceviche de maigre, servi avec myrtilles, coriandre et concombre, et pour le lieu jaune accompagné de pak choi grillé, champignons Shiitake, sauce beurre blanc et katsuobushi. Pour finir, le dessert nous a bluffé avec une explosion de saveurs et textures : lemon curd, mascarpone, sablé breton, meringue et sorbet coriandre. La maison propose des accords mets vins et cocktails, qui accompagnent la cuisine de la cheffe avec des associations étonnantes : laissez-vous porter !
Petit plus : le bar de l’hôtel propose une intéressante carte de cocktails signature, ne partez pas sans en avoir profité.
Où ? Arboré, 29 rue de l’Arcade, 75008 Paris
Grand Duc

Grand Duc © Yann Deret
Avec sa localisation privilégiée, à quelques pas du Carreau du Temple, le Grand Duc donne une nouvelle âme à un établissement à la magnifique structure de style Eiffel, qui se développe sur trois étages. Sous la direction de Thibault Vidalenc et Pascal Billon, cette adresse change de déco et devient lieu vie, de gourmandise et de fête. Aux manettes de la cuisine on retrouve le chef Hervé Nepple qui, après avoir officié dans plusieurs établissements français (Pierre Gagnaire, Guy Savoy, Maison Blanche) arrive ici avec sa cuisine bistronomique inspirée par les saveurs du monde.

Grand Duc ©Yann Deret
La carte suit les inspirations du chef au fil des saison. En entrée, nous avons adoré l’œuf parfait, servi avec une crème de topinambour et un cappuccino de miso ; en plat, le choix est tombé sur le filet de bœufs avec croquette de pomme de terre au Morbier. Nous avons fini en douceur avec l’éclair noisette praliné, crème de mascarpone vanillée. Côté bar, Matthias Giroud assure avec une carte des cocktails à ne pas rater !
Petit plus : les salles à l'étage sont privatisables pour des événements privés.
Où ? Grand Duc, 32 rue de Picardie, 75003 Paris
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