Où manger à Lyon ?

En plein cœur du 1ᵉʳ arrondissement de Lyon, au 12 rue Royale, La Mère Brazier est une institution gastronomique fondée en 1921 par Eugénie Brazier, alors âgée de seulement 26 ans. Issue d’un milieu paysan de l’Ain, elle débute dans la cuisine auprès de la célèbre Mère Fillioux avant de lancer son propre « estaminet » rue Royale, qui devient rapidement un haut lieu de la vie lyonnaise, notamment fréquenté par les milieux politiques et artistiques. En 1933, elle atteint un exploit sans précédent en obtenant trois étoiles au Guide Michelin dans ses deux établissements, celui de Lyon et un second au Col de la Luère, totalisant ainsi six étoiles, une performance inégalée chez une femme jusqu’à la fin du XXᵉ siècle. Sa cuisine, ancrée dans la tradition des mères lyonnaises, s’appuie sur des plats simples mais raffinés comme la poularde de Bresse « demi-deuil », les fonds d’artichaut au foie gras ou les quenelles gratinées, qui demeurent emblématiques du lieu. Aujourd’hui, rachetée en 2008 par le chef Mathieu Viannay, l'établissement conserve son décor historique - faïences des années 1930, parquet et baies vitrées - tout en insufflant une sensibilité contemporaine respectueuse de l’héritage de la « Mère »

Rustique, niché au 14 rue d’Enghien dans le 2ᵉ arrondissement de Lyon, incarne une esthétique où la cuisine d’auteur se fait célébration de la nature. Le chef Maxime Laurenson y propose une gastronomie ancrée dans la simplicité des produits, sublimée par une cuisson au feu de bois et une fraîcheur végétale palpable dans chaque assiette, signature définie comme « brute et généreuse ». Le guide Michelin lui décerne une étoile, saluant « des assiettes précises et lisibles », nourries par une démarche locavore rigoureuse, avec un menu unique en une dizaine d’étapes, exclusivement composé de produits issus de la région Auvergne‑Alpes. Installé dans un décor évoquant l’univers naturel, Rustique conjugue audace et convivialité, séduisant par son esthétique « naturalité » qui résonne fortement dans la scène lyonnaise contemporaine.

Installé au 22 rue des Remparts d’Ainay, L’Établi est une adresse lyonnaise dynamique orchestrée par le chef Louis Fargeton, ancien de Christian Têtedoie, accompagné de Marie Garbiès. Véritable "table de chef", l’établissement célèbre le savoir-faire artisan : produits locaux (viandes, coutellerie et céramique) sont mis en lumière aussi bien que les talents qui les façonnent. La cuisine contemporaine se distingue par son goût affirmé, sa créativité mesurée et une esthétique réfléchie : plats comme le sparassis crépu avec pêche du jour ou le riz au lait pomme golden vanille sont autant de révélations gourmandes. Le décor, à mi-chemin entre bistrot modernisé et atelier d’ébéniste - avec comptoir bleu électrique, bouteilles suspendues et objets de bois - instaure une atmosphère à la fois chaleureuse et sophistiquée. Proposés en menus de midi ou soir (3 à 7 services, de 37 € à 95 €), les plats reflètent une exigence gastronomique accessible.

Le Garet, situé au 7 rue du Garet dans le 1ᵉʳ arrondissement de Lyon, est l’un des bouchons les plus emblématiques de la ville, perpétuant une gastronomie lyonnaise classique dans un cadre authentique très "vieux-Lyon" : banquettes en moleskine, chaises patinées et Guignol au mur créent une atmosphère à la fois rustique et convivial. Recommandé par le Guide Michelin pour ses plats traditionnels comme la tête de veau, les tripes, les quenelles et les andouillettes, ainsi que pour son ardoise du jour à prix raisonnables. Le Gault & Millau lui attribue un score de 11,5/20, soulignant la simplicité et l’authenticité de cette table gourmande, avec des plats emblématiques tels que le rosette de Lyon, le tablier de sapeur ou la tête de veau ravigote.

L’histoire de l’établissement est tout aussi riche : repris en 2002 par Emmanuel Ferra, ancien de Bocuse et de Léon de Lyon, Le Garet incarne une tradition solide et populaire. C’est aussi une adresse chargée d’histoire : Jean Moulin, figure de la Résistance, y aurait pris l’un de ses derniers repas

Le Cochon qui Boit, installé au 23 rue Royale dans le 1er arrondissement de Lyon, s'impose depuis son ouverture début 2020 comme un bistrot résolument moderne et joyeux. Aux commandes, le chef Nicolas Lhote, ancien de Christian Têtedoie, décline une cuisine contemporaine centrée sur des produits locaux bien sourcés : légumes bio, viandes achetées en carcasses directement auprès d’éleveurs, escargots des Monts du Lyonnais, veau de l’Ain, chocolat d’artisan de Voiron… L’esprit « juste du vrai » guide la proposition culinaire, dans une ambiance chaleureuse et conviviale, à déguster autour du comptoir ou à table.

La créativité de l’équipe se traduit dans des associations aussi audacieuses que soignées : tournedos de butternut à la sauge, pigeonneau de Bresse accompagné de chou-fleur vinaigré à la groseille, ou encore des desserts raffinés tels que ganache chaude au chocolat avec glace à l’aspérule odorante.

L’année 2024 a confirmé le positionnement de l’établissement dans la scène gastronomique lyonnaise : Le Cochon qui Boit a décroché un Bib Gourmand du Guide Michelin, récompensant la qualité-prix avec un menu complet à environ 39 € le soir (et 25 € le midi), soulignant la « cuisine d’aujourd’hui », construite autour de produits régionaux et de vins d’auteur. Par ailleurs, dans le même temps, Nicolas Lhote a été distingué comme un jeune talent prometteur dans le Guide 109 de Gault & Millau, une reconnaissance de son audace et de sa maîtrise malgré un démarrage perturbé par la crise sanitaire

Cercle Rouge, à l’adresse 36 rue de l’Arbre‑Sec dans le 1ᵉʳ arrondissement de Lyon, incarne une bistronomie fusion contemporaine alliant technicité et discrétion conviviale. Aux commandes, le chef Florent El Sair, revenu dans sa ville natale après un parcours à la Maison Lameloise, à l’Institut Bocuse de Shanghai ou au Mandarin Oriental de Genève, propose une cuisine à la croisée des influences asiatiques, sud‑américaines et britanniques, jouant sur les contrastes et les inspirations de street food mondiale, des recettes comme le tataki d’espadon, le porc char siu ou le schnitzel revisitent les classiques avec audace. Le décor, chaleureux et intimiste, mêle béton, pierre et voûtes pour accueillir une trentaine de convives dans une atmosphère à la fois moderne et rassurante. Séduit par son rapport qualité‑prix - notamment un menu déjeuner autour de 26 € et un menu-carte à 42 € - Gault & Millau lui octroie un score de 11/20, soulignant une table moderne avec une formule généralement originale. Le Guide Michelin l’a également distingué d’une assiette, reconnaissant la qualité des produits et la maîtrise du geste.

Culina Hortus, situé au 38 rue de l’Arbre‑Sec dans le 1ᵉʳ arrondissement de Lyon, est l’une des rares tables gastronomiques 100 % végétariennes de la ville, née de l’initiative de Thomas Bouanich et portée par le chef exécutif Nathan Clairon, épaulé notamment par Alexis Bogey (second), Jordan (pâtisserie), Camille (chef de partie), et une brigade dédiée à la sommellerie et au service. Recommandé par le Guide Michelin sans toutefois être étoilé, l’établissement propose un menu dégustation créatif et évolutif selon les saisons, accompagné d’une sélection épurée mais raffinée de vins bio et biodynamiques, le tout servi dans un décor moderne et chaleureux mêlant bois, béton et pisé.

Gault & Millau lui attribue un score de 13,5/20, soulignant la justesse du concept : « du 100 % végé dans un bel endroit… menus sans choix, éloquents », avec des formules à environ 45 € le midi (7 services) et 75 € le soir (10 services), accompagnées de softs maison et d’une cave généreuse. La réputation du lieu dépasse également les cercles spécialisés : il est mentionné par des commentaires de visiteurs éclairés comme une expérience marquante dans la scène gastronomique végétarienne lyonnaise.

L’Atelier des Augustins, situé au 17 rue Hippolyte‑Flandrin dans le 1ᵉʳ arrondissement de Lyon, incarne une cuisine moderne et engagée, articulée autour de menus surprises mettant en valeur les produits locaux dans un esprit éco‑responsable. Conduite par le talentueux chef Nicolas Guilloton et son acolyte Thomas Belval, cette adresse a rapidement su se faire remarquer : elle a décroché une première étoile au Guide Michelin en 2024 après sa réouverture et agrandissement en fin d’année précédente.

L’établissement se distingue par une cuisine d'instinct et de terroir, puisant dans les richesses des régions autour de Lyon — de la Bourgogne au Jura, de la vallée du Rhône aux lacs alpins - pour composer des assiettes harmonieuses, simples en apparence mais riches en saveurs et émotions. Le décor souligne cette approche : un espace mêlant architecture lyonnaise traditionnelle et design contemporain, agrandi à l’automne 2023, qui offre une atmosphère conviviale et chaleureuse, soutenue par un service accueillant et souriant.

Très attaché à une démarche durable, L’Atelier des Augustins arbore le label Green Food depuis 2022 et s’engage auprès de producteurs locaux à moins de 200 km, avec des pratiques respectueuses de l’environnement, jusqu’à l’usage d’eau ozonée pour la désinfection. Les menus proposés reflètent cette exigence : un déjeuner surprise à environ 49 € (entrée, plat, dessert, avec amuse-bouches et mignardises), un dîner autour de 104 € pour six assiettes, auxquels peuvent s’ajouter des accords mets & champagnes ou un plateau de fromages en supplément.

Canaima, niché au 24 rue René-Leynaud dans le 1ᵉʳ arrondissement de Lyon, se distingue comme une table vibrante de la cuisine franco-latino-américaine. Ce petit restaurant, ouvert principalement en soirée et orchestré par un couple à l’accueil chaleureux, déploie une gastronomie fusion aux accents côtiers et métissés. Le chef, originaire du Venezuela et formé à l’Institut Paul Bocuse, conçoit des assiettes « pétillantes, pleines de couleurs et de saveurs », mêlant subtilement influences latino-américaines et techniques françaises. La carte puise aussi dans une belle gamme de vins sud-américains, essentiellement chiliens et argentins, renforçant l’identité métissée du lieu. Un service souriant complète l’atmosphère conviviale et détendue du cadre tendance.

Burgundy by Matthieu, installé au 24 quai Saint-Antoine dans le 2ᵉ arrondissement de Lyon, est une table gastronomique étoilée depuis 2024, où la finesse de la cuisine moderne s’unit à une maîtrise remarquable des accords mets-vins. À la tête du lieu, le chef Matthieu Girardon, formé auprès de grandes maisons, notamment La Bouitte, propose une cuisine « moderne décomplexée, personnelle et très aboutie techniquement », dont les jus, sauces et desserts délicats ajoutent une dimension savoureuse à chaque assiette.

La particularité de l’établissement ? Sa cave d’exception, considérée comme l’une des plus belles de France dédiée aux vins de Bourgogne, avec plus de 1 000 références issues de 80 domaines, incluant des appellations de Côte de Beaune, Côte de Nuits ou encore Chablis, jusqu’aux Grands Crus. Les menus dégustation, ajustés selon saison, appétit et budget, sont conçus en harmonie avec ces vins, dans une atmosphère intimiste et contemporaine (pierres apparentes, poutres, cuisine ouverte) qui met en exergue l’esprit terroir autant que la précision gastronomique.

Takao Takano, situé au 33 rue Malesherbes dans le 6ᵉ arrondissement de Lyon, est une table d’exception auréolée de deux étoiles Michelin depuis 2018, symbole d’une cuisine précise, élégante et profondément contemporaine. Originaire de la préfecture de Yamanashi, au Japon, Takao Takano a laissé des études de droit pour embrasser la gastronomie, se former auprès de Nicolas Le Bec à Lyon, puis ouvrir son propre établissement en 2013. Rapidement remarqué par la critique, il décroche sa première étoile en 2014, puis la deuxième en 2018, saluant sa maîtrise technique et la rigueur de son propos culinaire.

La cuisine de Takao Takano se distingue par une subtile alchimie entre la rigueur française et la délicatesse japonaise, une "bonne cuisine sans frontières", qui va à l’essentiel sans ostentation. Ses assiettes sont de véritables compositions savantes : langoustines bretonnes juste saisies avec navet fondant et anguille fumée, pigeonneau de Bresse accompagné de guanciale, asperges vertes et truffe, ou encore compositions plus délicates à base de produits locaux et de saison. L’ambiance du lieu reflète cette vision : un espace sobre, élégant, pensé comme un appartement où l’on « sert vingt personnes avec le même esprit que si [le chef] recevait trois amis pour un dîner ».

Sauf Imprévu, situé au 40 rue Pierre-Corneille dans le 6ᵉ arrondissement de Lyon, est un bistrot animé distingué d’un Bib Gourmand par le Guide Michelin pour l’excellence de son rapport qualité-prix. Conduit par le pâtissier Félix Gagnaire, fils du chef multi-étoilé Pierre Gagnaire, ce lieu propose une cuisine de marché chaleureuse et généreuse, dans un cadre à l’esthétique bistrot (chaises en bois dépareillées, carrelage vieilli) créant une ambiance à la fois vivante et rassurante. La carte, renouvelée selon la saison, met en avant des préparations maison : pâté en croûte tiède, quasi de veau rôti au thym accompagné d’une purée de patate douce au chorizo, ou encore baba au rhum aux agrumes... des plats simples mais d’une exécution maîtrisée et généreuse. Un espace semi-privatif situé derrière le bar permet d’accueillir des tablées plus nombreuses, renforçant la convivialité du lieu

Dans l’atmosphère feutrée de son écrin du Vieux-Lyon, Au 14 Février déploie une expérience culinaire rare, orchestrée par le chef japonais Tsuyoshi Arai. Étoilée au Guide Michelin, cette table cultive l’art de la surprise avec un menu unique, pensé comme une symphonie saisonnière. Les influences japonaises et françaises s’y entremêlent, jouant sur la précision des gestes et la subtilité des saveurs : omble chevalier fumé dans une gelée aux fleurs de cerisier, galette de sarrasin au canard et kumquat, ou encore langoustine frite au curry vert et comté.

Le décor, intime et raffiné, ponctué de tableaux de Raymond Peynet, installe une sérénité propice à la dégustation. Ici, chaque assiette raconte un fragment de saison, renouvelé tous les deux mois, et servi avec une attention qui frôle l’artisanat d’orfèvre. Plus qu’un dîner, une partition à savourer jusqu’à la dernière note.

En traversant la Place des Célestins, on pénètre dans l’univers singulier de Monsieur P, imaginé tel l’appartement d’un épicurien voyageur. Le chef Florent Poulard, passé par les cuisines les plus prestigieuses (Alain Chapel, Guy Savoy, L’Arpège, Daniel Boulud) y invente une cuisine française raffinée, à la fois authentique et inventive, qui souligne le respect des produits et une sincérité des saveurs.

Son storytelling repose sur cette figure fictive, Monsieur P, amateur de terroir, d’horizons lointains et de bons vins. L’atmosphère, à mi-chemin entre le cosy d’un bistrot et le chic discret d’un salon privé, est renforcée par des meubles chinés, des espaces intimistes et des dessins du chef encadrant les murs, une invitation à partager une expérience gastronomique habillée de simplicité et de générosité.

Chef Poulard décline une carte concise, renouvelée toutes les trois semaines, autour de plats sans artifice, comme des ravioles de volaille ou des crevettes tigres dans leur jus, des créations précises, élégantes, conçues pour sublimer les produits de saison.

La carte des vins est à la hauteur du projet : plus d’un millier de références, essentiellement françaises, dont certaines verticales ou légèrement anciennes, proposées aussi au verre. Elle est orchestrée par une équipe de sommeliers de haut vol, avec, entre autres, Charlotte Rol, élue Meilleure Jeune Sommelière de France en 2019

Dès l’entrée, Alebrije entoure ses hôtes d’un Mexique haut en couleur, où l’énergie festive des alebrijes, ces sculptures folkloriques hybrides et vibrantes, se retrouve dans chaque assiette. Aux commandes, la cheffe Carla Kirsch López, originaire de Veracruz et formée à l’Institut Paul Bocuse, orchestre une cuisine fusion à haute précision, où produits locaux et traditions mexicaines se rencontrent dans un mariage étonnant et généreux.

Doté d’un Bib Gourmand Michelin qui distingue les tables offrant une gastronomie raffinée à prix étudiés, Alebrije propose des menus dégustation évolutifs. Chaque création reflète ce métissage coloré : tacos de morcilla aux pommes vertes, aguachile végétal au piment serrano, barbacoa d’agneau et salsa borracha, ou encore un baba à la framboise relevé au jalapeño et aux graines de courge.

Le décor, remis à neuf récemment, évoque l’hacienda mexicaine tout en restant épuré et élégant : murs terracotta, briques cuites, papiers peints folkloriques et mobilier créatif signent un lieu à la fois chaleureux et stylisé. Une collection de tequilas et de mezcals trône derrière le comptoir, rappelant que l’identité du lieu est aussi inscrite dans ses spiritueux.

Dans l’ambiance conviviale et authentique d’un bouchon lyonnais, Daniel & Denise incarne la tradition culinaire revisitée avec finesse. Depuis 2004, c’est le chef Joseph Viola, Meilleur Ouvrier de France (MOF), qui a repris les rênes, apportant sa maîtrise et sa passion à cette institution fondée par Daniel Léron.

La réputation d’excellence repose sur des classiques de la cuisine lyonnaise sublimés : pâté en croûte foie gras et ris de veau – sacré « Champion du Monde » en 2009 –, quenelle de brochet sauce Nantua, volaille de Bresse aux morilles, tartelette aux pralines de Saint-Genix… Des signatures qui symbolisent l’amour du terroir et la perfection du geste.

Sous l’œil attentif de Gault & Millau, l’adresse rue de Créqui est saluée comme une “Table de Chef” avec une note élogieuse de 13,5/20, un véritable plébiscite pour une cuisine canaille revisitée dans les règles de l’art. Le rapport qualité-prix séduit également : un menu de saison à 45 € (hors boissons) représente pour beaucoup une belle initiation à l’authenticité gastronomique.