Le sandwich jambon-beurre est un classique de la restauration rapide française. Avec 1.234 milliard d'unités vendues en 2015, il reste l'indétrônable collation star de l'Hexagone. Cependant, plusieurs nouveautés viennent peu à peu grappiller du terrain et se font une place de choix à l'heure du déjeuner. A une semaine du Sandwich & Snack Show, voici un petit bilan du marché de la restauration rapide en France.
La cote du jambon beurre régresse
Malgré des chiffres de vente impressionnants, la cote du jambon-beurre recule. S'il représentait 66% des sandwichs vendus en 2011, il est tombé en 2015, à « seulement » 55% des ventes. Une chute conséquente selon Bernard Boutboul, Directeur général de Gira Conseil, spécialiste du marketing et développement de la restauration. Pour lui, ce phénomène s'explique par le manque d'innovation autour de ce grand classique, aujourd'hui concurrencé par des sandwichs composés de pains nouveaux (graines, seigle, sans gluten, etc.) et aux garnitures abondantes proposées dans d'autres snacks.
De plus, le prix moyen d'un sandwich jambon-beurre, qui était de 2,84 euros en 2015, reste relativement élevé par rapport à celui de versions plus élaborées, qui coûtent en moyenne 3,44 euros. « Son prix s’envole et depuis 2010, on note qu’il n’a cessé de croître avec une augmentation de 12,7% en cinq ans, ce qui est beaucoup pour un produit de base », estime Bernard Boutboul. « Il va falloir faire attention car à force de faire augmenter le prix du jambon-beurre, cela va contribuer à faire baisser ses volumes », prévient-il.
« L'hystérie du burger »
Mais le recul du jambon-beurre s'explique également par la montée en puissance d'autres rois du snacking, comme le burger, la pizza ou le plus récent bagel. « Aujourd'hui, 75% des restaurants avec service à table propose un burger à la carte », assure Bernard Boutboul. « Et dans 80% des cas, ce même burger est devenu le plat le plus vendu ces dernières années. » En 2014, les Français auraient mangé pas moins de 1,07 milliards de burgers, soit 10% de plus que l'année précédente. Cette popularité s'expliquerait par la composition classique d'un hamburger, qui contient tout ce que les Français apprécient dans un repas : un pain, une viande et du fromage. « Le combo pâte/protéine est d'ailleurs une valeur sûre », poursuit-il, estimant que « si ça continue comme ça, il se vendra autant de jambon-beurre que de burger d'ici deux ans. »
Reste à savoir si notre jambon-beurre national va se rebiffer pour retrouver le chemin de la croissance, en misant notamment sur des produits simples mais de qualité.