Alors que la France détient le deuxième plus beau domaine de pêche au monde, sa balance commerciale en matière de poisson continue à se creuser. Et ce n’est pas la consommation des Français qui justifie cette tendance. Un paradoxe mis à la lumière du jour par le journal La Tribune.
Avec 5.500 kilomètres de façade maritime, le domaine maritime français représente 11 millions de km2. Une superficie plus petite de 300 000 m2 de celle des Etats-Unis, qui place l’Héxagone au deuxième rang au niveau mondial, notamment grâce à ses DOM-TOM. Un territoire qui couvre environ 1/3 de la consommation des 35 kg consommés en moyenne chaque année par chaque Français, contre 23 kg en moyenne dans le reste de l’Europe. D’après l’article, la France enregistrait en 2014 un déficit commercial sur le secteur du poisson de 3,6 milliards d’euros contre 2,2 milliards d’euros 10 ans auparavant (source insee).
Comment justifier cette progression de 63% de son déficit commercial à consommation constante, alors que la quasi-totalité des autres branches de la filière agro-alimentaire affichent des excédents ?
Avant tout, les Français consomment surtout du saumon, du thon et des crevettes alors que la France est un petit producteur sur ces trois produits qui représentent la moitié de ses importations.
Par ailleurs, le tonnage potentiel de la France diminue sans cesse. Le nombre de bateaux de pêche serait passé de 6 593 en 1995 à 4 537 en 2015 avec une part toujours plus croissante dse bateaux de moins de 12 mètres.
Enfin, les quotas imposés par l’Union européenne tendent à resserrer les volumes de certaines espèces menacées, à l’instar du bar.
D’après le rapport du think tank britannique New economic foundation, inititulé « Fish dependence » la France ne serait plus autosuffisante depuis le 25 mai. Une tendance malheureusmeent européenne, puisque le Portugal ne le serait plus non plus depuis le 27 avril et l’Espagne depuis le 9 mai.