Mexico, la 4ème ville plus peuplée du monde, est un terrain de jeu pour les nombreuses cuisines de rue. Certains font leurs provisions à La Merced alors que d’autres préfèrent le Central de Abasto, le plus grand marché alimentaire du monde, qui compte 27 kilomètres de rayons et qui pourrait alimenter toute la métropole. Cette aire de distribution est un carrefour central pour la plupart de la nourriture consommée dans une ville qui ne dort jamais et qui a toujours faim.
Les trottoirs de Mexico ressemblent à des parcours d’obstacles : les résidents franchissent les fondrières et les adversités, ainsi que les stands des rues qui vendent une quantité incalculable de bricoles en tout genre, dont des articles piratés ou de contrefaçon. Le taux élevé de chômage au Mexique est un effet secondaire d’une crise économique de plus de 10 ans qui explique pourquoi les autorités gouvernementales ferment les yeux sur ce commerce informel. Par conséquent, les marchands de street food se propagent dans toutes les rues, créant une compétition injuste pour les restaurants établis qui doivent respecter les lois très strictes du pays.
La street food de la capitaine mexicaine est robuste, avec des saveurs du pays beaucoup plus intenses et définies que la nourriture fade servie dans les fast-foods et les chaînes de restaurants peinent à faire face aux buvettes et marchands dont les prix attirent une clientèle toujours plus nombreuse. En moyenne, les employés de bureaux ne dépensent pas plus de 50 pesos par repas. Une population de 20 millions d’habitants, avec un grand nombre de personnes qui arrivent en ville pour travailler, la ville de Mexico déborde d’énergie. Les marchands travaillent près de 12 heures par jour ou plus, au moins six jours par semaine. Cette industrie florissante est une riche alternative qui nourrit une population qui n'a pas les moyens d’aller au restaurant ou de rentrer chez soi le midi.
La street food ─ cuisine « improvisée » ─ nécessite de l’organisation et de la précision, tout particulièrement pour ceux qui préparent leur marchandise le jour même et qui n’ont pas de stand fixe pour bénéficier d’espace de rangement. En général les clients ne se doutent pas du temps et des efforts requis avant et après la vente de la marchandise. Un stand de tacos sur un tricycle ? Un marchand de fruits de mer sur un chariot de supermarché ? L’ingéniosité mexicaine n’a pas de limites ! La mise en place est conçue pour attirer les clients : citrons verts, oignons hachis, coriandre, sauces au piment, une large variété de plats colorés et bien plus encore. Beaucoup de ces mini-buvettes offrent aussi des tables et des chaises, et vous invitent à faire immédiatement partie des grandes familles mexicaines.
Au Mexique, manger est un plaisir tellement naturel que les petits délices offerts dans la rue sont aussi connus sous le nom de antojitos (petits caprices) : tacos, quésadillas, tamales, sous différentes formes, riches en saveur et en histoire culturelle. Les mets les plus appréciés de ces stands ont souvent inspiré les offres culinaires des meilleurs restaurants de la ville. Les tacos de porc braisé par exemple ? Oui mais à condition que le porc soit sous-vide ou séché !
Mondialisation oblige, des cuisines d’origines différentes viennent désormais s’ajouter à l’offre des rues de Mexico. Ainsi on voit aussi des pizzas et des sushis se mélanger aux traditions culinaires mexicaines.