Peu ancré dans la culture française, le doggy bag gagne peu à peu du terrain. Cette habitude anglo-saxonne, très répandue aux États-Unis où les portions sont souvent énormes, est un moyen comme un autre de lutter contre le gaspillage alimentaire.
Le phénomène du doggy bag en France
En France, les chefs ne sont pas foncièrement contre le doggy bag. C'est même l'inverse. Cependant, beaucoup estiment que si les proportions sont correctement servies et que les plats sont savoureux, il n'y a aucune raison de ne pas finir son assiette sur place. Une opinion qui semble évoluer avec la nouvelle génération, plus sensible aux préoccupations environnementales. Pour les jeunes, le doggy bag est devenue une habitude éco-responsable contre le gaspillage alimentaire et une façon efficace de lutter contre la conjoncture économique difficile.
Le ministère de l'Agriculture et la Direction Régionale de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt Rhône Alpes ont d'ailleurs lancé une vaste campagne sur la promotion du sac à emporter destinée aux restaurants de la Région. Pour rendre cette campagne plus attractive, le concept a même été rebaptisé « gourmet bag ». Si Lyon n'est évidemment pas la seule ville concernée par ce test, son surnom de « capitale de la gastronomie » devrait aider l'initiative à prendre de l'ampleur.
Chez nos voisins du sud, la culture du doggy bag entre également dans les mœurs. En Espagne, une publicité mettant en scène le basketteur Pau Gasol n'est pas étrangère à ce phénomène. On y voit le joueur des LA Lakers boire une bière dans un restaurant et demander au serveur s'il peut emporter les restes de son assiette. Ce dernier accepte immédiatement et lui donne un tupperware portant le slogan « No lo tiro », soit « Je ne jette pas ». Ce doggy bag a d'ailleurs été mis à disposition dans les restaurants participants et la campagne est rapidement devenue virale sur les réseaux sociaux espagnols.
Même topo en Italie. Si 24% des habitants déclarent avoir honte de demander un doggy bag, plusieurs initiatives voient le jour dans le pays. A Milan, par exemple, l'action « Il Buono che Avanza », composé de traiteurs et restaurateurs, offre aux consommateurs la possibilité de ramener leurs restes de nourriture ou de vin à la maison grâce au doggy bag. Une idée plus qu'utile pour lutter contre le gaspillage dans un pays où chaque année, 37 milliards d'euros de nourriture partent à la poubelle.