C’est une nouvelle qui est presque passée inaperçue auprès du grand public mais qui a fait beaucoup de bien dans l'univers oenologique. Mi-mars, la dénomination "vin méthode nature" a été officiellement reconnue aux yeux de la répression des fraudes (DGCRRF) et de l'INAO (institut national de l'origine et de la qualité).
Le vin naturel possède désormais une charte garantissant un vin produit selon un cahier des charges précis, évitant les utilisations abusives du mot "nature" pour décrire des vins contenants des intrants.
"Jusqu’alors, des gens sans vergogne ont utilisé le mot 'naturel' pour mettre en avant des produits qui n’avaient rien à voir avec notre vision des choses", confie Jacques Carroget, vigneron dans la Loire-Atlantique, président du syndicat de défense des vins Naturel au site Atabula. "Pour les membres du syndicat, c’est totalement inacceptable et en contradiction avec l’émotion du buveur. Il ne s’agit pas d’un système policier mais il y aura un processus de vérification aléatoire."
Cette nouvelle charte, associée à ce label de vin naturel, exige que les cuvées soit issues de vignes cultivées en agriculture biologique, dépourvues d'intrants, de sulfites (au-delà d'un certains seuil), cueillies manuellement, sans intrusion technologique et ayant uniquement recours à des levures indigènes provenant du chai et de l'exploitation.
"Pour que cet esprit perdure, il était nécessaire de pouvoir établir une différence nette entre ceux qui utilisent la rhétorique naturelle uniquement pour faire de la plus-value et les gens sincères et passionnés. Nous misons cette année sur une centaine de cuvées, et leur nombre devrait augmenter rapidement", ajoute le vigneron Jacques Carroget à Atabula.