Ce n’est pas tant que les Français fleurissent d’imagination depuis que leur repas gastronomique a été classé patrimoine culturel immatériel de l'Humanité par l'UNESCO en 2010. C’est que la prestigieuse reconnaissance pose à l’État des obligations pour la promotion de la culture alimentaire et la défense du patrimoine gastronomique. Ainsi en 2013, alors que cinq villes s’étaient candidatées et qu’une seule devait être retenue pour accueillir la Cité de la Gastronomie, les ministères de la culture et de l’Agriculture ont préféré faire valoir la pluralité au nom de la diversité. La Cité de la Gastronomie ne sera donc pas une, mais multiple. Elle prendra réalité au travers d’un réseau de quatre villes, chacune ayant été retenue pour représenter un pôle d’excellence spécifique.
- Dijon : L’ancienne capitale gastronomique de la France sera quant à elle pôle de référence pour la culture de la vigne et du vin. Situé sur la route des grands crus de Bourgogne sur le site même de l'ancien hôpital général, le projet devrait voir le jour en 2018. Il prévoit notamment 20.000 mètres carrés de salles d'exposition, un centre de conférences, des boutiques, des restaurants, une vinothèque de 800 mètres carrés installée dans une chapelle, une école de sommellerie et des hébergements touristiques.
- Tours : La région de Tours représentera le pôle de référence dans le domaine des sciences humaines et sociales. La Cité de la Gastronomie s’étendra sur 3 sites différents en bord de Loire : l’élément principal en face de la bibliothèque municipale, les Jardins de la Cité sur l'île Simon et le Pôle d'innovation gastronomique sur le site du marché de gros de Rochepinard.
- Paris-Rungis : Qui aime les vrais produits pour cuisiner connaît au moins de nom le célèbre marché d’intérêt national de Rungis. Le MIN. C’est donc on ne peut plus naturellement que ce site sera le pôle pour le développement et l’animation des marchés, des produits et des enjeux liés à l’approvisionnement des centres-villes. Le projet est ambitieux car il prévoit par ailleurs la construction d’une nouvelle station de métro dont les travaux devraient commencer en 2018. Une fois finalisé, il devrait comprendre une halle gastronomique, un centre de congrès, des boutiques et évidemment…Des restaurants.
- Lyon : Le Sirha à peine achevé, qui pense à la gastronomie française, pense à la cité lyonnaise. La ville classée au patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco depuis déjà 1998, a imaginé la restauration de l’Hôtel Dieu de Lyon pour accueillir sa Cité de la Gastronomie. Les travaux finalisés et prévus pour 2017, le site comprendra un espace d’exposition et de recherche qui en constituera le cœur. Le Passage de l’Hôtel-Dieu, pensé comme un itinéraire dédié au goût, rendra hommage aux métiers de bouche et aux arts de la table. L’ancien réfectoire des sœurs accueillera le restaurant et la Cour Saint-Martin sera l’écrin du marché des terroirs. Lyon sera le pôle de référence nutrition et santé du réseau.
La Cité de la Gastronomie sera donc plurielle en France !