Les interventions et tables rondes de la journée répondront aux question. Manger des insectes n’est plus tabou. D’après les statistiques, huit personnes sur dix ont introduit les insectes dans leurs régimes alimentaires. C’est un mouvement culinaire qui séduit même les grands chefs. En France, cuisiner des insectes est devenu une tendance écolo. Ils sont une source riche en protéines et une réponse aux problèmes de la planète, puisque leur élevage demande moins d’énergie que celui des bovins.
À deux pas de la Tour Eiffel, certains chefs sont passés du steak tartare aux vers de terre à la feta, et des huîtres aux scorpions au poivre et ail noir. Quand Eli Daviron a ouvert les portes du Le Festin Nu à Montmartre, avec un menu à base d’insectes, les clients et la presse s’y sont bousculés. Un pari gagné pour Daviron qui a déclaré: «Une sauterelle croustillante a le même goût qu’un crustacé ou qu’un fruit sec».
Dans son restaurant Niçois, Aphrodite, le chef Davide Faure expérimente lui aussi, avec des plats alternatifs tel que le bavarois de petit pois-carottes surmonté de grillons frits, avec du foie gras.
L’idée a depuis traversée l’océan. À New York, le restaurant Antojeria la Popular sert des hamburgers avec des sauterelles et de la sauce Chili. Et à Londres, on a fêté les 85 ans de l’antiparasitaire Rentokil, en dégustant des tarentules rôties, et des desserts au chocolat avec des fourmis.
D’après la FAO, les insectes pourraient sauver la planète et mettre un terme à la faim dans le monde dans des pays comme la Thaïlande – le leader dans l’élevage des insectes. Micronutris, la première entreprise à élever des insectes pour des raisons alimentaires se trouve en France, on y peut y acheter une boite avec cinq thèmes différents ou une boite de 30 grillons sur Insectes Comestibles. Sur Mangeons des insectes, le chef Guy Roux a créé des macarons aux insectes, en utilisant des produits Micronutris. Les cuisines de demain pourront nous réserver bien des surprises du côté des appareils et ustensiles. Mansour Ourasanah a inventé le « Kitchen Aid » pour la famille américaine: une sorte de vase dans le but d’élever et de tuer des insectes mangeables, qui a par la suite été renommé Lepsis. À Vienne, Katharine Unger a conçu Farm 432, une machine qui peut fabriquer un demi kilo de larve par semaine.
Même si manger des insectes est à la mode en occident, ils ne sont pas encore entrés dans les moeurs, à Shanghai, par exemple, il n’est pas rare d’entendre un serveur demander: «Quatre pattes ou plus?»