Tahiti ne jouit pas d'une très bonne réputation culinaire. Le paradis des lunes de miel est souvent considéré comme cher, voire extrêmement cher, et la plupart décevant en terme gustatif.
Tout cela est-il vrai ? Ces affirmations sont généralement propagées par ceux qui ne s'aventurent pas plus loin que leurs hôtels 5 étoiles en pension complète et se plaignent ensuite des factures astronomiques pour des portions rikiki.
Pourtant, les meilleurs restaurants de Polynésie française servent des portions gargantuesques à des prix tout à fait raisonnables, mais il s'agit généralement de ces adresses avec des nappes en papier, à ciel ouvert, dont la cuisine trône en plein milieu de la rue. Nous allons vous le prouver.
La cuisine polynésienne d'aujourd'hui
La cuisine tahitienne moderne est un mélange de traditions locales et d'influences d'autres cultures venues visiter ces îles durant les trois derniers siècles. Les fruits tropicaux, la noix de coco, le taro, l'uru, le poisson et le poulet : tels étaient les ingrédients que l'on pouvait déjà trouver sur place avant l'arrivée des premiers hommes blancs à la fin des années 1700.
L'archipel étant constitué d'île tantôt montagneuses et pluvieuses, tantôt arides et sèches, rares sont les cultures foisonnantes. Encore aujourd'hui, la plupart des produits vendus en supermarché (dont les produits laitiers, les céréales, la viande, les fruits et les légumes) viennent de Nouvelle Zélande - et ont donc coûté assez chers à l'importation.
La Polynésie française étant un territoire d'Outre-mer de l'Hexagone, la cuisine française a logiquement eu une forte influence sur les habitudes alimentaires locales. On le constate notamment avec la consommation de crème, de beurre et de baguette.
La cuisine a également été influencée par d'autres pays, comme la Chine, avec les nouilles, le riz, le chou et la sauce soja.
Toutefois, le régime actuel polynésien contient majoritairement du poisson, du pain, de la viande, des frites, et des bols de nouilles chow mein.
Moins populaire qu'autrefois, un autre mets typique du coin est le Punu Pua'atoro, sorte de corned beef tahitien en boîte.
Ceci n'est pas un foodtruck
En Polynésie, les foodtrucks sont appelés roulottes, même si la plupart ne ressemblent pas vraiment à des caravanes puisque dépourvues de roues et statiques depuis des années. Elles sont les cantines les plus populaires et bondées à l'heure du dîner, avec en guise de table la chaussée ou, au mieux, un parking désert pour manger dans sa voiture.
On y trouve également beaucoup de snacks, qui servent tous à peu près la même chose, généralement ouverts à l'heure du déjeuner.
Les roulottes sont une véritable attraction dans le centre de Papeete à Tahiti. Les locaux et touristes s'aglutinent autour de ces roulettes servant crêpes bretonnes, pizzas, poissons crus mais surtout cuisine chinoise et steak/frites - une véritable obsession.
Nos préférés sont la crêperie La Roule Rouge et ses crêpes généreuses garnies de viande, oeufs et légumes, La Roulotte pour le poisson cru et les steaks et Chez Mamie pour une cuisine sino-tahitienne.
Mais on ne trouve pas les roulottes uniquement dans le centre-ville. Au contraire, les locaux préfèrent les spots alternatifs le long des routes et de la côte. Près de l'aéroport de Faaa se trouve Chez Aro, spécialiste des grillades. Un autre "parc" à roulottes se trouve également sur le petit port de plaisance d'Orohiti, à Puna'auia, sur la côte ouest. Pour les trouver, vous n'avez qu'à attendre le crépuscule et marcher le long des rues principales. Elles n'ont souvent pas de site web ou de page Facebook, mais certaines sont localisées sur Google Maps.
Le casse-croûte
En Polynésie, vous trouverez également beaucoup snack similaires à des sandwichs de baguettes de 40 cm de long généreusement garnies vendus partout, des supermarchés où ils sont déjà préparés et enveloppés, aux kiosques où chaque sandwich sera préparé à la demande.
Les plus maigres sont garnis de jambon et de fromage (évitez-les) mais certains kiosques sont plus créatifs : la garniture peut contenir du poisson cru, du poulet au lait de coco, de la viande ou même des chips de taro... En Thaïlande, l'influence de la cuisine française a donné naissance au banh mi, tandis qu'ici c'est plutôt le casse-croûte.
Où en manger ? Au Marché de Papeete, qui démarre à midi. Vous pouvez manger debout ou assis sur les tables mises à disposition.
Prix : de 300 à 500 CFP, soit de 3 à 5 euros.
Poisson cru
Appelé Ota ika dans la langue Mahoi, il s'agit du plat national. Du poisson cru, du lait de coco et du citron vert : on l'appelle aussi le ceviche tahitien. Ici, le poisson n'est ni réfrigéré ni congelé : pêché chaque matin, il est ensuite nettoyé et plongé dans de l'eau salée, prêt à être découpé et cuisiné. Il est proposé partout au menu à toute heure de la journée. Il peut être servi dans un style traditionnel ou influencé par d'autres cultures comme la chinoise ou la japonaise, c'est-à-dire sous forme de sushi ou de tataki avec des graines de sésame. On le sert avec un bol de riz, de chou ou une salade de carottes.
Où en manger ? Partout !
Prix : de 1200 à 1800 CFP, soit de 10 à 16 euros.
Lait et eau de coco
Rien à voir avec les versions vendues chez nous sous forme de brique ou de canette. Ici, on extrait l'eau des noix de coco vertes pour en faire une boisson très rafraîchissante mais aussi de délicieux cocktails en y ajoutant simplement un peu de rhum.
Le lait de coco est obtenu en pressant la pulpe de coco et sert ensuite à cuisiner le poisson cru, le poulet ou même préparer du pain de coco.
Où en boire ? Au marché de Papeete.
Prix : de 150 à 300 CFP, soit environ 1,20 euros.
Frites
Les seules frites de pommes de terre que vous trouverez sur l'île sont celles qui arrivent congelées d'autres pays. Mais à Tahiti, vous pouvez surtout manger des frites de taro ou d'uru. Essayez !
Où en manger ? En accompagnement du poisson cru chez Maeva Café, au premier étage du marché de Papeete.
Prix : plat principal et accompagnement environ 1800 CFP (16 euros)