En 2019, Marc Veyrat aura fait les choux gras de la presse gastronomique. Depuis le retrait de sa troisième étoile par le Guide Michelin, le chef de La Maison des Bois n'en démord pas. Selon lui, la décision du guide rouge était injuste et l'homme au chapeau souhaite des explications. Marc Veyrat a finalement décidé de poursuivre en justice le Guide Michelin afin de connaître "les raisons exactes du déclassement" de son restaurant, a expliqué son avocat.
"Depuis des décennies, Marc Veyrat est habitué à ce que sa cuisine soit notée, évaluée, comparée et il sait bien que l’on n’est pas propriétaire à vie de ses étoiles (…) Il assume tout, pourvu que la critique soit rigoureuse", poursuit l’avocat.
D'après lui, Marc Veyrat a cherché "amiablement" à connaître "les raisons objectives de cette décision qui l’affecte tant à titre personnel que professionnel" et affecte "surtout l’indéfectible engagement de ses équipes au service de la cuisine de montagne", mais il n’a reçu que des "réponses approximatives", déplore-t-il.
Depuis le début de cette "saga", Marc Veyrat réclame au Guide Michelin les factures ou notes de réunion attestant de la venue d'un inspecteur dans son établissement, en vain.
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Dans un entretien à France Info, l'homme au chapeau explique son choix : "J’ai été déshonoré par la décision du Guide Michelin. Ce n’est pas une blessure, c’est pire qu’une blessure. C’est une offense profonde. J’ai fait une dépression. J’ai vu pleurer mon équipe. Pour moi, c’est irréparable", a estimé Marc Veyrat.
De son côté, le Guide Michelin a pris acte de cette procédure judiciaire, tout en regrettant les "accusations" portées par le chef. "Huit mois après la publication du guide Michelin et trois mois après avoir proféré un ensemble d’accusations contre les conditions de cette évaluation, Monsieur Veyrat a décidé de saisir la justice, non pas sur le fond, pour nous reprocher une quelconque faute mais pour réclamer des pièces pour l’aider à fonder une accusation. Cette démarche illustre le fait qu’il ne disposait d’aucun élément au moment où il formulait ses accusations et jusqu’à ce jour", a estimé le guide gastronomique.
"Nous comprenons la déception de Monsieur Veyrat dont nul ne conteste le talent même si nous regrettons sa persévérance déraisonnable à accuser et à communiquer bruyamment. Nous voulons rappeler que notre premier devoir consiste à informer les consommateurs ce qui nous a amenés à revoir notre recommandation. Nous allons étudier ses demandes avec attention et y répondre sereinement", a ajouté le Guide Michelin.
L’audience en référé (procédure d’urgence) devant le TGI de Nanterre est prévue le 27 novembre.