Lauréate du prix de la photographie en 2014, Pauline Daniel participe au Festival international de la photographie culinaire qui se déroule actuellement jusqu'au 31 octobre à Paris et dans d'autres villes en France. Elle vient tout juste de recevoir le 1er prix International Color Award de la catégorie photo culinaire. Et plusieurs de ses séries sont exposées au Pavillon de la France à l’Exposition universelle de 2015.
Diplômée de l’Ecole Nationale Supérieure de la photographie d’Arles, Pauline Daniel a commencé sa carrière en réalisant des documentaires d’auteurs à l’étranger, puis en répondant à des commandes publiques. La création de son propre studio photos en 2011 lui a permis de revenir à ses premiers amours : la photo culinaire.
Elle répond aux questions de FineDiningLovers.
Potiron maternel - Série "Biodiversité"
Comment êtes-vous devenue photographe culinaire ? Après mes études je me suis lancée dans la réalisation de documentaires. J’ai beaucoup voyagé pour cela. J’ai réalisé par exemple un documentaire sur les aborigènes d’Australie. Mais pour des raisons pragmatiques, j’ai du accepter des commandes. Et puis j’ai eu l’occasion de revenir à mes premiers amours, celui de la photographie culinaire que j’ai découverte avec le grand photographe Michael Roulier et le styliste culinaire Emmanuel Turiot. Du coup aujourd’hui, j’ai deux activités : la photo sur commande et la photo d’art. Vous avez réalisé une série intitulée « Epluchez-moi » sur le thème de la lutte contre le gaspillage, mais aussi « Biodiversité » sur le thème de la diversité du vivant. Pouvons-nous dire de vous que vous êtes une artiste engagée ? Je le deviens naturellement. La série « Epluchez-moi » que j'ai réalisée avec et pour les Banques Alimentaires est une façon en effet de rendre hommage aux fruits et légumes qui sont rejetés car ils ne sont pas beaux. Dans mon métier, je travaille toujours avec les plus beaux produits. Et on gaspille beaucoup parce que à peine épluchés, ils noircissent tout de suite. Cette série est une façon de regarder le « Beau à l’intérieur » mais aussi un peu de compenser ! Avec le documentaire sur les aborigènes j’ai cherché à sensibiliser. Je suis en fait très proche de la nature.
Cosmogonie de l'Oeuf
Quel est votre processus de création ? Quand j’ai un projet en tête je me plonge complètement dedans. Je lis tout ce que je peux sur le sujet. Ça peut durer des mois. Par exemple, pour la série « Cosmogonie de l’Oeuf», je me suis documentée pendant 3-4 mois. J’ai besoin de m’imprégner de mon univers. Et puis cette fois le sujet était très symbolique. Ensuite, je fais des essais et mes propres expériences. Pour cette série, j’en ai cassé des œufs ! J’ai observé la magie de la matière jusqu’à réussir à la saisir en mouvement. Les trois séries que vous avez mentionnées sont actuellement exposées au Pavillon de la France à l’Exposition universelle de Milan. Comment cela s’est-il passé ? Les choses se sont faites très simplement. Fin 2014 alors que j’exposais sur le Parvis de l’Hôtel de ville de Paris, Alain Berger le commissaire du Pavillon de la France a vu mes photos. Il les a appréciées et a exprimé qu’il les voulait pour l’Expo. J’ai ensuite très vite rencontré l’équipe à qui j’ai présenté d’autres de mes photos qui ont été également été choisies. Si je suis fière ? Bien sûr ! En plus, c’est la première fois que je vois mes photos en si grand format !
Forêt de romanescos enneigés - Série "Biodiversité"
Quels conseils donneriez-vous à un jeune photographe ? Ce qui est important c’est de faire des stages, d’observer et de reproduire. Faire et refaire sans cesse. Moi j’ai eu la chance de travailler avec Michael Roulier et Emmannuel Turiot qui m’ont donné le sens de l’esthétique. Mais je le répète vivre de la photo d'art n'est pas facile. L’année 2015 a été particulièrement riche. Quels sont vos projets ? En effet dans la foulée de la sélection de mes photos pour l’Exposition universelle, j'ai reçu le 1er prix International Color Award de Photographie culinaire. Des projets pour 2016 ? J'en ai plein, mais je préfère ne pas les dévoiler. Pour consulter le site de Pauline Daniel, artiste de photo culinaire cliquez ici.