Cela fait presque une semaine que la France vit au rythme du confinement. On reste tous à la maison, afin de limiter au maximum la contagion du virus covid-19. On se retrouve dans une situation est sans précédents et on ne sait pas pour combien de temps cela va durer. Mais une chose est certaine : de plus en plus de personnes se mettent aux fourneaux.
En France, comme dans tous les pays où les gouvernements ont imposé aux citoyens une forme de confinement, même les personnes qui normalement n’aiment pas trop cuisiner se lancent… et oui, on découvre qu’en fait, c’est pas si mal que ça !
En ce moment de crise sanitaire, la nourriture est devenue un sujet central. L'impulsion immédiate de beaucoup de gens a été de faire des stocks de biens de première nécessité : pâtes, riz et farine ont été pris d’assaut dans les supermarchés. Et certaines personnes ont décidé de faire des pâtes et du pain maison… et parfois pour la première fois !
Les réseaux sociaux sont pleins de photos et vidéos de personnes qui cuisinent, parlent de cuisine, partagent des recettes et astuces et affichent fièrement leurs plats. Les chefs aussi commencent des émissions de cuisine en direct sur leurs réseaux sociaux.
Mais comment peut on expliquer cet instinct qui nous pousse à cuisiner dans des moments de crise ?
Cuisine et contrôle
Marc Luxen, psychologue et auteur du livre The Cook, The Diner and The Mind, The Psychology in the Kitchen and at the Table, dit que cela a beaucoup à voir avec le « contrôle ».
«En période de stress, les gens veulent prendre le contrôle de la situation. » Il explique au téléphone depuis la Thaïlande. « Si vous êtes coincé à la maison et que vous ne pouvez pas sortir, vous ne pouvez pas faire grand-chose. Vous faites un peu de nettoyage, vous pouvez lire un peu. Mais l'une des choses que vous pouvez faire pour avoir l'impression la situation en main est de commencer à cuisiner pour vous et votre famille. »
«C'est quelque chose que vous pouvez vraiment contrôler et qui vous procure une sorte de soulagement psychologique. Voilà l’une des principales raisons », dit-il.
Je reste à la maison et je cuisine
Effectivement, la situation actuelle liée à la diffusion du virus Covid-10 n’est pas facile à prévoir et contrôler. Rester à la maison est la seule chose à faire, et on le fait autant que possible. Cuisiner devient alors une occupation : on se demande ce qu’on va préparer, comment on peut minimiser le gâchis et quelle est la meilleure nutrition en ces temps de crise.
Sans possibilité de quitter la maison, internet et les réseaux sociaux deviennent notre source principale d'information. Avec autant d'opinions et malheureusement aussi beaucoup de désinformation, il est facile de se sentir dépassé. Il est important de nourrir notre esprit de choses belles et positives, le corps en a également besoin : la cuisine est un remède.
"Faire la cuisine est quelque chose qui nous rend silencieux", ajoute Marc Luxen : "On se sent rassuré en cuisine. L’acte de cuisiner permet d’entrer en connexion avec soi-même. C'est comme marcher : dès qu’on commence à marcher, on commence à penser et notre esprit commence à se calmer, c'est la même chose avec la cuisine".
"C'est une psychologie évolutive très profonde, très similaire aux contacts humains. Il doit y avoir quelque chose d'essentiel dans notre cerveau qui nous fait aimer l’acte de cuisiner ».
De recettes simples et réconfortantes
Les recettes qu’on a le plus envie de préparer en ces jours d'isolement sont simples et réconfortantes. Ce n'est pas le moment d'expérimenter des techniques compliquées auxquelles on n’a pas l'habitude. On n’a pas envie de rater des recettes en ce moment ! On veut juste manger des plats chauds, délicieux et réconfortants. "Certes, la nourriture est liée au contrôle, mais elle est aussi une source de plaisir", explique Luxen.
On revient donc aux grands classiques de la cuisine française. Il y a quelque chose de rassurant dans l'idée de cuisiner et de manger les recettes qu’on connaît bien, les plats avec lesquels on a grandi, les recettes de grande mère. La tradition gastronomique française est basée sur des platsqui ont été cuisinés en temps de paix et de guerre, si elle a nourri nos aïeux dans moments difficiles, elle peut nous nourrir maintenant.
"Je pense qu'il serait vraiment intéressant de voir des différences culturelles entre les différents pays confrontés au Coronavirus, à partir ce de qui sera le plus vendu dans les supermarchés", explique Marc Luxen. "Il est possible que les néerlandais, les ou les britanniques ne courront pas à la cuisine pour soulager le stress, comme les français et les italiens sont en train de faire."
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