Au moment de déguster un bœuf bourguignon, la plupart des Français débouchent une bonne bouteille de vin rouge. Mais que boire avec un plat étranger, notamment les sushis ? Si la tradition nous oriente généralement vers les vins blancs, parfaits pour accompagner les poissons, Pierre Jacob, meilleur jeune sommelier de France, nous assure que servir un vin rouge n'est pas forcément une erreur. Voici quelques conseils qui devraient vous aider à faire votre choix lors de votre prochain dîner japonais.
Un vin blanc différent pour chaque type de poisson
Comme le souligne Pierre Jacob, le choix du vin dépendra tout d'abord du type de poisson cuisiné. Si vos sushis et makis sont à base de saumon cru, le jeune sommelier conseille un Sauvignon du Val de Loire. « S'il est fumé, un Riesling d'Alsace ou même un vin blanc du Roussillon à base de Grenache Blanc » seront plus appropriés. Pour les bouchées japonaises cuisinées avec du thon, plus fort en goût que le saumon, Pierre Jacob miserait sur « les vins blancs du bord de la mer Méditerranée, rafraîchissants et salins ». De leur côté, les crevettes se marieront à merveille avec des vins blancs friands et souples, « comme des Pinot blanc d'Alsace ou Vermentino de Corse ». Si elles sont snackées ou frites, comme dans certains California rolls, les crevettes préféreront « des contacts avec plus de rondeur comme celle d'un Chardonnay ou d'un Chablis ».
Concernant les produits plus luxueux, comme la Saint-Jacques, la langoustine ou le homard, le meilleur jeune sommelier de France recommande un Champagne blanc de blancs, pour « un accord tout en subtilité et délicatesse ».
La donne change quelque peu pour les amateurs de sauce sucrée, qui préféreront « un vin blanc ensoleillé et doux, mais avec une belle acidité, comme des Jurançon du Pays Basque ou des Muscats d'Alsace en vendange tardive ».
Sushis : peut-on oser le vin rouge ?
« Le vin, tout comme le repas, doit rester un plaisir », assure Pierre Jacob. Si votre cœur penche plutôt pour le vin rouge, le jeune sommelier conseille « un vin friand, léger et gouleyant comme un Pinot Noir du Nord de la Bourgogne » ou « un Pinot Noir d'Alsace ou de Loire, dont l'aspect juteux, sans trop de puissance ni de tanins, n'agressera pas le produit ».
Et si vous ne savez pas encore que boire avec des sushis malgré ces précieux conseils, pas de problème. « L'accord absolument parfait n'existe pas », conclut Pierre Jacob. « Tout est une question de plaisir et de goût. »