Que Tours appartienne au cercle très restreint des villes réunies autour du label Cité de la Gastronomie, on le savait. En revanche, à Tours, contrairement aux autres villes du réseau (Dijon, Lyon et Paris-Rungis), le lieu même de la Cité de la Gastronomie n’avait pas encore été décidé ; le projet d’une implantation en bord de Loire ayant finalement été écartée pour cause de budget.
La Cité de la Gastronomie sera en centre-ville
Le voile est désormais levé. La Cité de la Gastronomie prendra place dans un immeuble appartenant à la ville, situé Boulevard Béranger, en proximité des Halles de la gare dans le centre. Ce sont Serge Barby, le maire de la ville et Emmanuel Hervé, président de l’association porteuse du projet – Tours Val de Loire Gastronomie - qui l’ont annoncé jeudi 21 janvier lors d’une conférence de presse. Les travaux de rénovation devraient commencer au plus vite afin de garantir une ouverture dès septembre 2016. Avec ce calendrier Tours se place en pole position puisque que les ouvertures à Paris Rungis, Lyon (à la place de l’Hôtel Dieu) et Dijon dans le centre-ville, devraient être avoir lieu d’ici 3 à 4 ans.
Tours mise sur l’éducation dans l’alimentation
Pour les porteurs du projet, le message est clair : « L’important ce n’est pas le contenant mais le contenu : ce doit être un élément culturel contribuant au rayonnement de la région et qui mette en valeur l’art de vivre à la française.» Aussi, Tours fait le choix de ne pas faire du lieu un musée ou un restaurant, comme d’autres projets en cours autour de la gastronomie comme celui de l’hôtel de la Marine à Paris. A Tours, le lieu sera dédié à la valorisation du patrimoine immatériel avec une attention particulière à l’éducation. Il sera divisé en quatre domaines : la formation, l’éducation à la santé et au bien-être autour de la gastronomie, la culture et le tourisme et en fin le lien avec les producteurs locaux et les produits du terroir. Un Institut Universitaire des Sciences de l’Alimentation, rattaché à l’université François Rabelais devrait voir le jour pour une rentrée prévue à l’automne 2017. Aux programmes existants comme l’histoire de la culture de l’alimentation, l’Institut qui vise une dimension internationale, devrait proposer des formations sur l’art culinaire mais aussi des cours de cuisine pour le grand public ou pour les plus jeunes. « Avec ces formations, l’idée c’est de pouvoir répondre aux besoins des entreprises » permettant ainsi de couvrir le spectre des formations diplômantes, du bachelor au doctorat. Un département recherche « Food Studies » devrait aussi être créé, ainsi qu'un espace dédié aux démonstrations culinaires réalisées par de grands chefs. Enfin, le site abriterait la plus grande bibliothèque d'Europe sur l'alimentation. A ce jour, le projet aurait déjà reçu l’adhésion d’une centaine d’acteurs locaux.
Un lancement en grande pompe autour d’une grande table
Jeudi, pour le lancement de la Cité de la Gastronomie à Tours, un Grand repas qui a réunit près de 30000 convives avait été organisé. L’association envisage de reproduire l'exercice à l’automne au moment de la fête nationale de la gastronomie afin d’impliquer l’ensemble des acteurs notamment les établissements scolaires, espérant cette fois réunir 100000 personnes. Pour le président de l’association, « La Cité de la Gastronomie ce n’est pas seulement un bâtiment c’est tout un territoire qui représente l’art de vivre à la française. L’esprit du repas c’est de partager et rassembler ». De quoi entousiasmer tous les mordus de cuisine gastronomique !