Ce mercredi 14 octobre, le président de la République Emmanuel Macron a annoncé la mise en place d'un couvre-feu de 21h à 6h du matin en Ile-de-France et dans huit métropoles (Lyon, Montpellier, Rouen, Saint-Etienne, Grenoble, Lille, Aix/Marseille et Toulouse). Ce couvre-feu débutera dès samedi à minuit, pour une durée de quatre semaines - reconductible à six semaines.
Si de nouveaux dispositifs économiques vont être mis en place, comme le chômage partiel versé à 100% pour les secteurs concernés par cette mesure, dont l'hôtellerie-restauration, les restaurateurs sont bien évidemment inquiets.
Surtout, des questions d'organisation vont se poser pour ces prochaines semaines de couvre-feu. Les restaurants de ces métropoles vont-ils proposer un 1er service ? Fermer tout court leurs établissements le soir ? Ou même proposer de la vente à emporter pour pallier ce nouveau manque à gagner ?
Les restaurateurs adaptent leur offre
Pour Maxime Laurenson, chef et propriétaire de Rustique à Lyon, ce couvre-feu ne permettra même pas de réaliser un premier service rapide le soir. "On ouvrira uniquement au déjeuner du mercredi au dimanche dans un premier temps."
Tomy Gousset a quant à lui décidé de fermer l'un de ses trois restaurants, Hugo&Co, à Paris, et d'adapter les horaires de ses deux autres établissements Tomy&Co et Marso&Co. "Nous ouvrirons à partir de lundi 19 octobre tous les jours de la semaine de 12h à 16h et de 18h à 20h pile. Nous allons aussi proposer un choix de plats à emporter ou en livraison sur Deliveroo de 11h à 19h30. Nous pourrons ainsi faire travailler les équipes des trois restaurants", détaille Constance, la femme de Tomy Gousset.
De son côté Nathan Helo, chef du restaurant bistronomique Dupin à Paris, modifie son offre pour répondre aux exigences du gouvernement. "Nous allons bien sûr rester ouverts au déjeuner, mais avec une proposition plus restreinte pour pouvoir proposer du jeudi au samedi un apéro-tapas de 17h30 à 20h. On va aussi proposer un brunch végétal le dimanche midi" alors que l'établissement est habituellement fermé ce jour-là.
Pour Romain Le Cordroch, chef du restaurant gastronomique MUMI à Paris, la fermeture le soir semble inévitable. "On va sûrement fermer pour pouvoir bénéficier des aides de l'État. Un seul service ne pourra pas nous suffire malheureusement. En attendant, on va être ouvert le midi pour nos clients fidèles." Et même si la situation est dure, pas question de se laisser abattre pour Romain Le Cordroch : "L'après-midi on cuisinera pour aider des associations, comme nous l'avons déjà fait pendant le confinement. Je vais aussi cuisiner au Refettorio le 26 octobre un dîner pour les plus démunis qu'on servira très tôt pour que tout le monde puisse être partis vers 20h. C'est dur mais il ne faut pas oublier qu'il y a toujours pire que nous."