Le Bocuse d'Or Europe 2020 se tiendra les 15 et 16 octobre prochains à Tallinn, en Estonie.
Davy Tissot, qui a remporté il y a maintenant plus d'un an le Bocuse d'Or France, entrera en piste le vendredi 16 pour défendre le drapeau tricolore lors de cette grande compétition culinaire.
Comment se sent-il à quelques jours de l'événement ? Les restrictions liées à la Covid-19 sont-elles une source de stress supplémentaire ?
Fine Dining Lovers a pu échanger avec Davy Tissot pour récolter ses impressions et faire le point sur la situation.
Comment vous sentez-vous à quelques jours du Bocuse d'Or Europe ?
Serein. Tout va bien. On s’est préparé en équipe, on a répété encore et encore. On va essayer d’aller chercher la plus haute marche du podium. Rien n’est jamais acquis mais on va donner le meilleur pour défendre les couleurs du drapeau français. Je ne dis pas que je ferai mieux que les autres mais je ferai tout porter haut et fort la gastronomie française.
Vous présentez-vous avec le même commis que lors de la finale française ?
Je suis entourée d’une équipe déterminée avec laquelle je suis en confiance. Nicolas Grüner qui m’a accompagné brillamment lors de la finale française a choisi de poursuivre une autre voie. Mon commis officiel pour les Bocuse d’or Europe sera Arthur Debray. Son rôle sera primordial. Le Bocuse d’Or c’est une aventure humaine et collective. Mon coach Yohann Chapuis sera devant moi le maître du temps. Nais Pirollet (responsable de la recherche et du développement des recettes), Nicolas Ferrand (commis), Julien Dubois (chef de projet logistique de la Team France), Alain Le Cossec (chef conseil) m’ont accompagné au quotidien apportant chacun leurs compétences. Une belle complémentarité, un bel esprit réuni autour d’un même objectif !
Qu'est-ce que la victoire au Bocuse d'Or France vous a déjà apporté ?
Je suis très fier de représenter la France et de porter les couleurs de notre gastronomie. C’est un honneur mais aussi une responsabilité. Je souhaite également avec la Team France préparer la suite pour les prochains candidats. Il faut que la France se donne les moyens de remonter sur le podium et fédérer autour de cet objectif.
Crédit Alexandra Battut
La caille (pour l'assiette) et le poisson-chat (pour le plateau) sont-ils des produits que vous avez l'habitude de cuisiner ? Et si non, comment avez-vous appréhender les choses ?
Je ne connaissais pas du tout le poisson-chat. Une vraie découverte pour l’épreuve de l’assiette ! Je me suis entouré et j’ai échangé avec des chefs, des pêcheurs qui connaissaient ce produit. Je suis curieux de nature. C’était intéressant de travailler un produit nouveau. Ca forçait à faire appel à la créativité, à l’imagination.
Pour la caille, je connaissais mieux même si ça ne fait pas partie de mes produits de prédilection.
Le public sera réduit au minimum durant cet événement. Selon vous, quel effet cela aura sur la compétition ?
Lorsque l’on est dans le box, on est avant tout ultra concentré. On est focalisé sur les gestes à accomplir, les étapes à enchainer, le timing à respecter. Cela va changer bien sûr l’ambiance générale du concours mais je sais que je suis soutenu par la pensée par de nombreuses personnes. Leur soutien est quelque chose de précieux.
Est-ce que les restrictions sanitaires liées à la Covid-19 ajoutent (ou réduisent) le stress autour de la compétition ?
Je ne pense pas. Ce sont des contraintes supplémentaires à prendre en compte et à gérer. C’est surtout au niveau de l’organisation logistique que cela rajoute des contraintes. Julien Dubois qui est le chef de projet logistique de la Team France a dû gérer toute l’organisation avec les annulations, reports et autres contraintes liées à la pandémie. Un vrai casse-tête pour trouver à chaque problème une solution. Mais Julien ne lâche rien comme les autres membres de mon équipe. La Covid 19 il faut faire avec. Il n'y a pas le choix.