Magique, enchanteur, enveloppant... Les qualiticatifs ne manquent pas au moment de décrire La Bouitte, maison inaugurée en 1976 à Saint-Martin-de-Belleville en Savoie. A l'époque, ce petit restaurant de montagne a vu le jour grâce à l'initiative de René Meilleur et de sa femme Marie-Louise. Quarante ans plus tard, l'établissement qui proposait une cuisine savoyarde traditionnelle à ses débuts s'est transformé en véritable havre de paix et surtout en une maison classée Relais & Châteaux au charme incroyable, dotée d'un restaurant triplement étoilé.
Les raisons d'une telle métamorphose ? Un dîner chez Paul Bocuse en 1981 qui a provoqué un déclic chez le chef. Après ce séjour en terres lyonnaises, René Meilleur opère un virage à 180°C et revisite toute la carte. Epaulé par son fils Maxime dès 1996, le duo décroche sa première étoile en 2003, une deuxième en 2008, puis une troisième en 2015.
Aujourd'hui, les plats de René et Maxime Meilleur sont devenus cultes. Crozets façon risotto au Beaufort, Foie gras de canard en escalope, galette de maïs frais, miel de Saint Marcel, réduit de vieux vinaigre ou encore Pigeonneau rissolé au poêlon, ragoût sur toast, champignons... Tous ces mets sont la marque de fabrique du duo qui sublime avec amour les produits de la région. La preuve également avec cette Raclette aérienne, entrée clin d'oeil aux débuts de René Meilleur, où le fromage devient soudain une émulsion légère, parsemée de petits croûtons croustillants et d'oignons vinaigrés, rappelant le goût si particulier de la tartiflette.
Autre retour aux racines : la Polenta au jus de potiron et lard d'Anard, petit pavé de douceur régressif et réconfortant que la maman de René Meilleur lui préparait étant petit.
Mais le plat le plus marquant est sans conteste le dessert signature de la maison : Le Lait dans tous ses états, une sublime création qui joue sur les différentes textures - meringue croustillante, biscuit craquant, mousse aérienne - et températures - sorbet glacé, confiture de lait à température ambiante, tuile givrée - qui restera gravée dans nos mémoires pour de nombreuses années.
La Bouitte : se sentir comme chez soi
Si le restaurant est déjà un moment unique à lui tout seul, l'expérience ne serait pas complète sans une nuit passée sur place, dans l'une des sublimes chambres de La Bouitte. L'immense chalet de Saint-Martin-de-Belleville est en effet un Relais & Châteaux 5 étoiles au charme fou, avec ses poutres en bois, ses salons chaleureux, ses sapins de Noël délicatement décorés ou encore ses peluches disséminées un peu partout dans les couloirs, comme pour vous ramener en enfance. La chambre "Marie", l'une des plus belles de la maison, est un véritable cocon avec un coin salon équipé d'une cheminée, un lit plus que confortable et d'une salle de bain immense, où trône un jaccuzzi avec vue sur les montagnes enneigées l'hiver.
L'atmosphère est cosy, enveloppante, douce... Dormir à La Bouitte, c'est se sentir chez soi à chaque instant, les petites attentions en plus, comme cette brioche au chocolat encore toute chaude et ce sublime thé glacé servi dans votre chambre à votre arrivée, ces petits mendiants que vous découvrez délicatement posés sur votre lit après un dîner de haute volée, ou encore cette tarte aux noix absolument divine offerte lors de votre départ.
Rajouter à ce cadre idyllique un SPA de montagne et la boucle est bouclée. Ainsi, au sous-sol de La Bouitte se cache un espace détente avec piscine à remous, jaccuzzi extérieur, sauna au foin et hamman aux agrumes. Si vous avez un peu de temps devant vous, laissez-vous tenter par l'un des soins de la maison, comme la Tanière des marmotes, une "grotte" façon hammam où l'on vous invite à vous enduire d'argile verte aux multiples vertus, ou encore le bain de lait et de miel. La petite touche finale ? La gamme de cosmétiques floquée René et Maxime Meilleur à l'extrait d'épilobe, une fleur des Alpes au parfum délicat.
On aurait aimé ne jamais sortir de cette bulle dépaysante.
Où ? La Bouitte, Saint-Marcel, Saint-Martin-de-Belleville. Menu de 149 à 315 euros.
Crédits photo : Marc Bérenguer, Matthieu Cellard