Où sont les tétines sur une noix ? Et comment traire une amande ? Voici le genre de questions existentielles que je me pose face à l'abondance de laits végétaux sur le marché.
J'ai examiné l'amande de plus près et je peux confirmer, à moins que je ne manque quelque chose d'assez évident (et ça ne serait pas la première fois), qu'il n'y a pas de pis en vue, même pas un tout petit caché sous la peau. Noix de coco, soja, amande... Aucun moyen de les traire ! Alors, pourquoi appelons-nous le liquide produit à partir de ces aliments du "lait" ?
Cette question me taraude depuis des années et il semblerait que je ne sois pas la seule personne à m'en inquiéter. En fait, un groupe de législateurs et de fermiers aux Etats-Unis s'est même réuni pour définir plus clairement ce qui mérite le nom de lait.
Pour les législateurs, c'est assez simple, un liquide peut être appelé lait s'il affiche une "sécrétion laitière, pratiquement dépourvue de colostrum, obtenue après la traite d'une ou plusieurs vaches saines."
Le dictionnaire va un peu plus loin avec "un fluide opaque riche en graisses et protéines, sécrété par les mamelles des femelles pour nourrir leurs petits."
Une lettre signée par 25 législateurs a été mise en avant par la FDA (Food and Drug Administration) en décembre dernier - et peut être lue en entier ici.
En parlant de la lettre, Pierre Chandon, spécialisé dans la labellisation de la nourriture, a déclaré à Outside Online : "Le but de ces régulations est de protéger le vrai lait. Si vous n'avez pas une vision claire et dites que le lait est seulement un produit laitier, alors vous ne pourrez pas interdire des usages abusifs tels que, je ne sais pas, "le lait de vodka" par exemple."
Dit comme ça, le lait de vodka pourrait être quelque chose d'assez amusant mais si nous continuons à avoir une approche approximative du label, qui sait jusqu'où les abus pourraient aller.
Pouvons-nous revenir à la base et appeler un chat un chat, et simplement apprécier un bon jus d'amande ?