Le Gault & Millau passe au numérique. Après quarante-trois années à arpenter les routes de l'Hexagone pour proposer le meilleur de la gastronomie française à ses lecteurs, le guide gastronomique engage une véritable révolution et bascule vers le numérique. Un passage obligé pour le petit livre, qui voit ses ventes papiers chuter de 10 à 15% chaque année.
14 guides par an au lieu de 2
A travers cette évolution, le Gault & Millau souhaite faire face à de nouveaux acteurs sur le marché du conseil à la restauration, comme le pure player indien Zomato. Le site, fondé en 2008, est aujourd'hui présent dans 23 pays et ne cesse d'étendre son influence dans le monde. « Notre positionnement est différent de celui de ces nouveaux entrants, qui tissent des accords commerciaux avec les restaurateurs », explique Côme de Chérisey, à la tête de la société, au journal L'Usine Digitale. Ce dernier a néamoins compris qu'il fallait réagir vite pour ne pas se faire dépasser par la concurrence.
Ainsi, les enquêtes réalisées sur ordinateur par les goûteurs professionnels sont rangées dans une base de données que peuvent compléter les utilisateurs du site via des commentaires. C'est « une communauté web active développée grâce à l'émergence du numérique » que la marque renforce avec ses applications mobiles spécialisées dans le vin, le café ou le champagne. « En automatisant une partie des tâches, nous sommes passés de deux guides par an à 14, sans que la masse de travail soit plus importante », précise Côme de Chérisey. A partir de cette base, Gault & Millau a aussi créé une cartographie dynamique des applications viticoles.
Enfin, l'entreprise est en train de développer un système de réservation en ligne, à l'instar du Guide Michelin. Ce service serait gratuit pour les internautes qui accepteraient, en échange de ce système, de donner accès à leurs données.