Florent Tanet est un jeune photographe et styliste basé à Paris, lauréat de l’École Supérieure des Arts Appliqués Duperré à Paris, où il a développé son travail de photo, graphisme et arts visuels. Après plusieurs expériences dans des maisons de couture et des studios de graphisme, il a commencé un projet personnel de photographie qui mélangeait son obsession pour les natures mortes, le minimalisme, les couleurs et les objets de la vie courante.
Début 2013, la Grande Epicerie du Bon Marché à Paris lui offre de réaliser une exposition intitulée « Un hiver en couleur » avec des fruits et des légumes. FDL est allé à la rencontre de cet artiste d’avenir...
Si vous étiez un plat, lequel seriez-vous ? Un risotto, pour sa simplicité et sa variété de saveurs.
Quelle est la première saveur dont vous vous souvenez ? Je me rappelle d’un Pastel de Nata, saupoudré de cannelle, croustillant avec de la crème chaude…une spécialité du restaurant portugais où mes parents m’emmenaient régulièrement.
Quelle est l’expérience culinaire la plus extraordinaire de votre vie ? L’huître potagère. C’est la feuille d’une plante qui se mange cru et qui a le goût d’huître. Si on ne fait pas attention, on a l’impression de manger une huître, c’est vraiment incroyable et surprenant. Il n’y a qu’un seul producteur de cette plante en France, dans le bassin d’Arcachon, ce qui rend l’expérience encore plus délicieuse.
Quelque chose que vous avez toujours dans votre frigo ? De la mozzarella di bufala.
Le goût parfait ? Le goût doux et poivré des baies roses (poivre rose).
Votre premier appareil photo ? Le sujet de votre première photo ? Un reflex des années 70 qui appartenait à ma mère. J’ai pris des photos de la Loire, au bord des Châteaux de la Loire. C’est le dernier fleuve sauvage en Europe qui passe dans de ma ville natale.
Y-a-t-il une métaphore pour vos photos culinaires ? Mes photos montrent que même si l’idée n’est pas acceptable, la cuisine reste une aire de jeu pour le cuisinier ou le mangeur. Je joue avec la nourriture, avant d’en faire une salade ou un plat. Ces photos sont le résultat d’un jeu de gourmet. À la fin ce ne sont pas de pommes, des poires ou des carottes que l’on voit mais des sculptures, des dessins ou des motifs. C’est cet aspect poétique du jeu qui m’intéresse.
À quoi reconnaissez-vous qu’une photo est valide et bien faite ? Une photo est bonne quand mes sculptures sont visuellement importantes. C’est le sujet ou la nature morte qui importe ─ le cadrage, le décor et la lumière passent en second plan. La plupart du temps, c’est quand je développe mes sculptures sur une planche à découper que je vois si une photo marche ou pas. Les décors à couleurs clairs aident à donner une plus grande dimension à la photo.
Y-a-t-il une photo difficile à prendre que vous voudriez réaliser ? Je voudrais prendre des photos de natures mortes avec de la nourriture congelée mais la chaleur du projecteur rend la séance difficile. Des couleurs froides et des photos translucides pourraient être très poétiques.
Le plat qui vous rend fou ? Les pommes de terre sarladaises. Ce sont des pommes de terre confites dans du gras d’oie avec du persil. C’est un plat typique du sud-ouest de la France d’où vient ma famille. Chaque famille a sa technique. Ce plat est sublime lorsqu’il est accompagné de cèpes.