En ce début de semaine Olivier Bertrand, président du Groupe Bertrand, a publié une lettre ouverte adressée au président de la République et plusieurs ministres. Il y réclame des mesures concrètes pour sauver le secteur de la restauration, comme la baisse de la TVA à 5,5%.
D'après Olivier Bertrand, sans ces mesures, 25% des entreprises de la restauration pourrait définitivement fermer leurs portes à cause de la crise actuelle.
De nombreux chefs tels qu'Yves Camdeborde, Arnaud Donckele, Eric Frechon, Emmanuel Renaut, Jean Sulpice, Régis Marcon ou encore Christophe Bacqué comptent parmi les signataires.
Découvrez la lettre complète ci-dessous :
"Depuis le 14 mars dernier, l’écosystème des métiers de la restauration est à l’arrêt.
Depuis près de deux mois, plus d’un million de collaborateurs de notre secteur sont au chômage, un milliard de repas n’ont pas été servis, 4,5 milliards d’euros de matières premières n’ont pas été vendues, 13 milliards de chiffre d’affaires se sont envolés.
Nous voulons d’abord vous dire MERCI. Merci d’avoir pris des mesures rapides et efficaces, telles que le chômage partiel et les prêts garantis par l’Etat, nous permettant de survivre pendant cette période de fermeture.
Il est temps désormais de penser à la suite. Alors que le moment des réouvertures approche, nous, professionnels des métiers de la restauration, tenons à vous alerter sur les risques nombreux et importants que notre métier va devoir affronter dans les prochains mois.
Car le plus difficile est à venir.
En effet, nous craignons que plus de 25% d’entre nous n’arrivent pas à survivre durablement à cette crise sans un arsenal de MESURES D’URGENCE TEMPORAIRES, visant avant tout à préserver l’emploi, mais aussi à assurer la survie de tous nos fournisseurs, producteurs, agriculteurs, pécheurs, etc…
Quel que soit notre chiffre d’affaires ou le nombre de salariés que nous avons, nous connaissons tous les mêmes difficultés de trésorerie et allons connaître une baisse durable de notre chiffre d’affaires, liée notamment aux mesures sanitaires, à la baisse du pouvoir d’achat, à l’absence de touristes sur le sol français pendant les prochains mois.
A travers cette lettre, nous vous demandons de l’aide. Nous vous demandons de vous engager à nos côtés, pour la survie de nos restaurants avec des MESURES D’URGENCE TEMPORAIRES fortes :
La réduction de la TVA de 10% à 5,5% pour une période temporaire qui bénéficiera à tous et permettra de soutenir la consommation.
Le maintien du chômage partiel jusqu’à la fin de l’année 2020 pour préserver l’emploi en attendant la reprise d’activité.
L’exonération totale des charges patronales jusqu’à la fin de l’année, quel que soit le chiffre d’affaires et le nombre de salariés.
Nous sommes des entrepreneurs et nous sommes parfaitement conscients qu’on ne peut pas tout attendre de l’Etat. C’est pourquoi, au-delà de ces MESURES D’URGENCE TEMPORAIRES, nous devons aussi demander de nos partenaires bailleurs et assureurs qu’ils fassent aussi preuve de solidarité et de responsabilité envers les restaurateurs, pour aider l’écosystème tout entier des métiers de la restauration.
Nous avons besoin de votre appui pour demander aux bailleurs :
L’annulation des loyers et des charges pendant la période de fermeture pour tous les restaurateurs (sans plafond de chiffre d’affaires et de nombre de salariés).
L’accompagnement jusqu’à fin 2020 avec une adaptation du montant du loyer en fonction de l’activité réelle Nous avons également besoin de votre soutien pour parvenir à un consensus avec tous les assureurs qui permette une indemnisation décente.
Vous l’aurez compris, notre problématique aujourd’hui n’est plus de savoir QUAND nous allons ouvrir, mais de savoir COMMENT nous allons ouvrir et surtout COMMENT nous allons pouvoir survivre durablement à cette crise sans précédent.
Nous vous prions d’agréer, Monsieur Le Président de la République, Monsieur Le Premier Ministre, Madame La Ministre, Messieurs Les Ministres, Monsieur Le Secrétaire d’Etat, l’expression de notre très haute considération."
En parallèle de cette lettre ouverte, une pétition en ligne vient d'être lancée. Pour la signer, c'est par ici.