Le devenir de l’Hôtel de la Marine, place de la Concorde à Paris, en Cité de la Gastronomie - dans le prolongement du réseau constitué des villes de Dijon, Tours, Lyon et Rungis - avait tourné en une affaire d’Etat en mars denier. Hier, le journal Les Echos a révélé les porteurs du projet. Ce ne sera finalement pas Alain Ducasse et l’architecte Michel Wilmotte à valoriser le site, mais à un groupement réunissant le Studio Adrien Gardère, Alimentation Genérale et Le Troisième Pôle. Un trio qualifié de « valeurs sûres » par le quotidien pour « accompagner le Centre des Musées Nationaux dans la définition du programme scientifique, culturel et économique. »
L’Etat Major de la Marine nationale a fait ses cartons le 30 juin, après avoir occupé les lieux pendant 226 ans, direction Balard où il rejoindra les principaux services de la Défense dans un complexe plus adapté.
Depuis l’annonce de ce transfert il y a quatre ans, la grande question était de savoir comment irait à finir cet édifice de 22 000 m2 en plein cœur de Paris, dessiné par Gabriel et construit par Louis XVI. En 2011, suite à une commission chargée de réfléchir à l’avenir du bâtiment, l’Hôtel de la Marine est destiné à devenir une extension du Louvre. Mais le musée se démettra du projet, renvoyant le projet au Centre des Monuments Nationaux. Le 20 mars dernier, le président de la République, publie un communiqué annonçant que « le rez-de-chaussée du bâtiment (4 000 mètres carrés) sera conçu pour faire découvrir aux touristes étrangers et aux compatriotes la gastronomie française, classée au patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’Unesco ». Une idée poussé par Jean-Robert Pitte, président de la Mission française du patrimoine et des cultures alimentaires, qui avait par ailleurs été responsable du suivi de l’inscription du repas gastronomique des Français au patrimoine culturel immatériel de l’Unesco. L'association des amis de l'Hôtel s’indigne et signe une pétition contre « l’idée d’un palais de Dame Tartine dans des lieux qui ont vu naître la République, et où a été signée l’abolition de l’esclavage ».
En 2017, le bâtiment, qui compte pas moins de 552 pièces, ouvrira bel et bien au public. En partie seulement, puisque seuls le rez-de chaussée et l’entresol accueilleront le centre dédié à la gastronomie française, alors que le reste devrait être transformé en bureaux. Le Studio Adrien Gardère, spécialisé en muséographie est notamment à l’origine du Louvre Lens et de l’Aga Kahn Museu de Toronto, Alimentation Genérale est spécialisé dans l’événementiel, quant à l’agence en ingénierie culturelle Le Troisième Pôle, elle a participé à de très nombreux projets en France comme le Musée Rodin, le Musée de l’Homme mais aussi à la candidature de la ville de Tours comme Cité Internationale de la Gastronomie.