Vendredi 24 juin, un séisme a sécoué l'Union européenne. Dès le réveil, les membres de l'association politico-économique ont appris avec stupeur la sortie du Royaume-Uni. Si les conséquences du référendum sur le Brexit ne se font pas encore sentir, les professionnels de l'agroalimentaire s'inquiètent déjà de l'avenir de l'exportation de la gastronomie française. Explications.
500 millions d'euros de pertes
Selon l'Association nationale des industriels de l'agroalimentaire (Ania), 14% des exportations agroalimentaires françaises sont à destination du Royaume-Uni, soit 4,539 milliards d'euros en 2015. « L’idée que le Brexit aura d’importantes conséquences économiques et budgétaires aussi bien pour le Royaume-Uni que pour les autres Etats européens, fait aujourd’hui consensus », estime la fédération.
Selon une étude du cabinet Euler Hermes, les exportations françaises pourraient reculer de 500 millions d'euros. Le secteur le plus touché serait celui du vin, avec 200 millions de pertes, puis les produits laitiers, avec 70 millions de pertes, et la boulangerie-pâtisserie industrielle, avec 57 millions d'euros.
« Il convient toutefois de noter que cet impact est purement mécanique. Les produits agroalimentaires français jouissent d’une grande réputation et sont souvent synonymes de qualité », souligne l’Ania. Mais difficile de tirer des conclusions précises. « Il existe une grande incertitude au regard de la non connaissance des conditions de sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne d’une part et les éventuelles négociations à venir », ajoute la fédération.
Cependant, selon Jean-Noël Reynaud, PDG de Marie Brizard Wine & Spirits interrogé par l'Usine Nouvelle, « la baisse de la livre est une bonne nouvelle pour nous. Nous leur achetons plus de Scotch whisky que nous leur vendons de vins et spiritueux. »
D'après le journal, « les exportations agroalimentaires, notamment d'alcool, du Royaume-Uni vers la France pourraient ainsi progresser. Des groupes comme Pernod Ricard, très présents sur place, avec de plusieurs distilleries, pourraient ainsi en bénéficier quelques temps, avant un possible renchérissement des droits de douane entre les deux pays. »
Désormais, seul le temps nous dévoilera le véritable impact du Brexit sur l'exportation de la gastronomie française.