Comment différencier les restaurants qui confectionnent leurs recettes dans les cuisines et ceux qui se contentent de servir des plats tous préparés réchauffés sur commande ? Une histoire qui remonte à juillet 2014 avec le label « Fait Maison » devenu obligatoire sur les produits de restaurants, une opération qui a obtenu le soutien de grands chefs comme Alain Ducasse ou Joël Robuchon. Cependant, dès sa parution, nombreuses ont été les critiques en contestation de la nature de cette nouvelle loi : trop vague, pas assez transparente et des paramètres trop complexes pour identifier si un plat est « fait maison » ou non.
Pour répondre aux critiques et aux reproches, la secrétaire d’Etat au Commerce et à l’Artisanat Carole Delga a annoncé que le label « fait maison » sera simplifié d’ici la fin du mois d’avril. D'après l'AFP, la secrétaire d’Etat a déclaré que la rédaction du décret était «un peu trop complexe» et qu’elle ne «suscitait pas la confiance du fait de toutes les exceptions qui étaient listées.»
Le nouveau texte ne parlera plus de « produits bruts » mais de « produits frais » pour composer les plats « faits maison ». Les « produits crus » transformés sur place auront le droit à la mention « fait maison » contrairement aux produits industriels précuits, dont les surgelés.
La liste des exceptions sera réduite. On y trouvera encore les céréales, les pâtes, le riz ou le pain, mais la pâte feuilletée industrielle n’en fera plus partie. Aussi, un plat labellisé ne pourra plus être composé d’exceptions, supprimant ainsi la cuisine d’assemblage, comme les plateaux de fromages et de charcuteries (puisque les terrines et les pâtés seront éliminés de la liste), ou les desserts composés de crèmes industrielles.
Par ailleurs, les restaurateurs ne seront plus obligés d’ajouter la phrase « les plats ‘faits maison’ sont élaborés sur place à partir de produits bruts » puisque le logo – une casserole avec le toit d’une maison en guise de couvercle ─ suffira à informer les clients.
Dans une interview accordée au Nouvel Observateur, Carole Delga a déclaré : «Les dispositions du premier décret n’étaient pas assez claires. Nous devions renforcer la confiance des consommateurs et mieux valoriser le travail des cuisiniers. Le "fait maison" doit impliquer une cuisine faite sur place, c’est-à-dire le contraire de la cuisine d’assemblage. Nous mettons ainsi en avant l’implication et l’authenticité de la cuisine avec des produits crus, qui n’ont pas suivi de transformation avant d’arriver au restaurant.»