« Dans un monde où la génétique a éliminé tous les microbes, quel espoir reste-t-il pour l’ancienne fourme d’Ambert, le gruyère imparfait ou l’odorant pont-l’évêque ? » C’est en ces mots - reporte l'AFP - que le prince Charles s’est exprimé lundi en français en visite à Paris pour la grande conférence sur le climat, la COP 21, à l’occasion de laquelle avaient été conviés près de 150 chefs d’État réunis autour d’un déjeuner étoilé.
Connu pour son fin palais mais aussi pour son engagement en faveur de l’environnement, si l’héritier de la couronne britannique s’est permis cette distorsion sur le fromage français, c’est qu’il se faisait remettre à l’occasion de sa venue à Paris le prix François Rabelais qu’il avait reçu en 2014 par la Fondation européenne pour le patrimoine alimentaire.
Le Prix François Rabelais récompense tous les ans depuis 2012 "une personne pour son oeuvre au service de la mise en valeur du patrimoine culturel alimentaire en France ou dans le monde".
Le prince Charles avait été en effet primé l’année dernière au titre de "son engagement en faveur de l'agriculture biologique et de la protection de l'environnement", avaient alors commenté les organisateurs. Il est vrai qu'en plus de sa charge royale, le prince de Galles est particulièrement impliqué dans de nombreuses associations en faveur de la protection de l’environnement mais il est aussi à la tête de Duchy Originals, une entreprise de produits agroalimentaires biologiques qu’il a fondée il y plus de 20 ans. Convaincu mais aussi responsable, il a également aménagé dans les jardins de sa résidence de Highgrove dans le Gloucestershire un potager de la biodiversité.
Ces mots en faveur de la diversité du fromage français, des pâtes crues en passant par les pâtes cuites, molles ou fermes, le prince Charles les avaient déjà prononcés à Paris en 1992 s’opposant à l’époque à des directives de la commission européenne.
En 2015, le prix François Rabelais a été remis à Aubert de Villaine, cogérant du prestigieux domaine viticole La Romanée-Conti en Bourgogne.