Le ciel de Budapest était couvert ce mardi 10 mai, mais l'humeur était joviale et lumineuse durant cette première journée de la prestigieuse compétition du Bocuse d'Or Europe 2016.
Une foule dense et passionnée en provenance de l'Europe entière est venue supporter ses héros en cuisine. Aujourd'hui, la moitié des équipes est entrée dans la compétition : Autriche, Bulgarie, Allemagne, Estonie, Finlande, Islande, Norvège, Espagne, Turquie et Royaume-Uni. A la clé ? Une place pour la finale du Bocuse d'Or à Lyon en janvier 2017. Mais seulement 11 des 20 équipes en compétition à Budapest pourront concourir pour décrocher l'un des titres les plus prestigieux du monde de la gastronomie.
Les ingrédients
Utilisant les ingrédients les plus prestigieux de la Hongrie, chaque équipe doit présenter un plat de viande à base de cerf, et un plat de poisson à base d'esturgeon du Danube. Les candidats ont également à disposition une multitude de fruits et légumes frais locaux pour accompagner leurs plats. La veille du concours, les participants ont aussi appris qu'ils devaient inclure dans leur proposition de poisson un ingrédient secret tiré au sort, l'estragon.
« Nous avons de la chance car nous avions déjà pensé à l'estragon dans notre plat », a confié Brian Turner, président de l'équipe du Royaume-Uni. « Ils ont choisi des produits que certains candidats n'ont pas l'habitude de travailler. Le cerf n'est pas vraiment un problème pour nous, mais nous ne sommes pas habitués à cuisiner l'esturgeon. C'est un poisson au goût prononcé, nous avons donc fait de notre mieux. »
Brian Turner fait également partie du jury qui notera les participants d'après des critères bien précis, allant du goût à la présentation, en passant par l'originalité et la créativité.
Armin Fuchs, autre jury et président de l'équipe suisse, a également fait part de ses attentes concernant le plat de viande. « Est-ce que tout est juste ? La viande est-elle préparée d'une façon nouvelle ? L'art et la créativité jouent un rôle important. On doit vraiment sentir le goût de la viande, mais celui des légumes doit aussi transparaître. »
La créativité
Le coach norvégien Gunnar Hvarnes, qui a travaillé auprès du chef Christopher William Davidsen, nous en a dit plus sur la préparation de son équipe pour la compétition. « Nous avons imaginé un plat qui n'est pas trop 'nordique' car nous ne connaissions pas l'ingrédient secret à l'avance. Ca aurait pu être du poivre rouge ou du safran, donc nous voulions un plat qui pourrait se marier avec tout. Nous réalisons un esturgeon dans une sauce aux écrevisses. Notre idée était de ne pas mélanger les produits de la mer avec les produits d'eau douce pour ne pas fausser les goûts. L'harmonie est bien meilleure ainsi. »
L'importance qu'accorde l'équipe norvégienne aux détails est typique de l'investissement démontré par tous les pays entrés en compétition, dont les nerfs ont été mis à rude épreuve lors de ce premier jour du Bocuse d'Or Europe.
Deuxième journée du Bocuse d'Or
Demain, les dix autres équipes entreront en jeu : la Belgique, la Croatie, le Danemark, la France, l'Italie, les Pays-Bas, la Russie, la Suède, la Suisse et bien sûr, le pays hôte, la Hongrie.
« La Hongrie devrait être une surprise pour beaucoup de monde », a déclaré Gunnar Hvarnes. « Le Danemark et la Suède seront forts, comme toujours, mais nous devons également nous méfier de la France » et de son candidat Laurent Lemal.