Cédric Grolet est l'un des pâtissiers les plus doués de sa génération. Très tôt, il remporte le prix du Meilleur Apprenti d'Auvergne, puis décroche la 3e place au concours du Meilleur Apprenti de France. Il est ensuite sorti 1er du CAP Pâtissier-Chocolatier-Glacier avant de remporter le Trophée national du sucre d'art ainsi que le 1er prix du Festival national des Croquembouches en 2005.
Débarqué à Paris à l'âge de 21 ans, le jeune homme originaire de la région Rhône-Alpes s'est rapidement fait un nom dans le domaine en intégrant l'équipe de chez Fauchon. Lors de cette première expérience parisienne, il est repéré par Christophe Adam et Benoit Couvrand qui l'emmènent faire le tour du monde, dans le but de former les nouvelles équipes des boutiques Fauchon. Après quelques années, il rentre au service Recherche et Développement du groupe, où il restera 5 ans.
Riche de ces années bien remplies, Cédric Grolet intègre les cuisines de l'Hôtel Le Meurice en 2011, en tant que sous-chef pâtissier pour le restaurant gastronomique. En septembre 2012, il succède finalement à Camille Lesecq et prend les commandes de la partie sucrée de l'hôtel.
Aujourd'hui âgé de 30 ans, le jeune homme a été désigné fin septembre « meilleur pâtissier de l'année » par ses pairs.
L'occasion pour FineDiningLovers de s'intéresser de plus près à cet artiste culinaire et à son univers délicat, qui font de ce jeune homme au parcours exemplaire l'un des pâtissiers incontournables du moment.
En septembre, vous avez reçu le prix du meilleur chef pâtissier par le magazine Chef. Quelle sera la prochaine étape ? Envisagez-vous de tenter le concours du Meilleur Ouvrier de France ? Je suis très heureux au Meurice, de ce que nous accomplissons au quotidien, de la qualité des desserts que nous offrons à nos hôtes et surtout d’apprendre chaque jour aux côtés d’Alain Ducasse et de Christophe Saintagne.
Je pense forcement au MOF comme à un objectif de carrière, mais je n’ai pas envie de prendre cette ambition à la légère. Je n’ai pas d’échéance précise, la seule chose qui est certaine, c’est que je prendrai le temps nécessaire à la préparation de ce concours. Aujourd’hui ce n’est pas d’actualité.
Pourquoi avoir choisi la pâtisserie plutôt que la cuisine, à l'instar de vos grands-parents? La question ne se pose même pas, cela a été très vite une évidence.
Le monde de la pâtisserie et de la cuisine en général est très exigeant. Y'a-t-il des jours où vous regrettez votre choix ? Je mesure l’immense chance de pouvoir vivre de ma passion. Je me dis chaque jour que je fais le plus beau métier du monde.
A seulement 30 ans, vous êtes le chef pâtissier de l'un des plus prestigieux hôtels de Paris, Le Meurice. Envisagez-vous un jour ouvrir votre propre pâtisserie ? Si oui, serait-elle à Paris ou plutôt dans votre région natale ? A nouveau, ce n’est pas d’actualité, je prends trop de plaisir au Meurice et j’ai encore tant à prouver (je n’ai que 30 ans). Cela fait partie de mes objectifs bien sûr et j’espère un jour concrétiser ce rêve. Ce jour là, je pense que je resterais à Paris, je suis trop amoureux de la ville.
Sur votre compte Instagram, on peut voir quelques photos de vos dessins. Cette dimension artistique est-elle primordiale pour vous dans la pâtisserie ? À l’origine, il y a toujours une image, un forme, une allure… Je suis curieux et je collecte les informations de sorte que le quotidien soit une vraie source d’inspiration pour moi. Le dessin est assez naturel; au début je griffonne sur un morceau de papier, et petit à petit les idées prennent vie pour devenir des desserts. Au final, vous avez raison, c’est essentiel puisque c’est le point de départ de tout ! Ensuite je perfectionne, j’annote et on passe aux essais. L’étape finale est la photo !
Quelle est la création dont vous êtes le plus fier ? Sans hésitation, il s’agit du citron. C’est un travail colossal qui nous a pris plus d’un an de recherche et développement avec mon équipe. Aujourd’hui nous maitrisons la technique mais tout peut toujours être amélioré !

Quel est votre dessert préféré ? Et votre plat salé ? Je suis un fan de crème brulée ! Côté salé, je ne résiste pas à des petites pomme de terre sautées, de préférence des petites rattes avec un peu de fleur de sel dessus…
Où ? Le Meurice, 228 rue de Rivoli, 1er arrondissement de Paris.Web