Il y a du mouvement aux Baux-de-Provence. Le restaurant La Benvengudo a rouvert ses portes avec l'arrivée de la cheffe Julie Chaix derrière les fourneaux. La jeune femme a notamment été formée auprès d'Anne-Sophie Pic qui lui a offert sa première place à l'âge de 15 ans, mais aussi au sein du groupe Alain Ducasse au Louis XV à Monaco puis à New York où elle a passé un an.
Julie Chaix est finalement revenue en France pour travailler auprès de Christophe Martin à La Bastide de Moustiers, avant de devenir son bras droit à Valbonne. "Nous n'étions que deux en cuisine, c'était très enrichissant, il fallait être partout à la fois... Surtout qu'au bout de sept mois, Christophe Martin a eu un terrible accident qui l'a empêché de continuer, mais il fallait faire vivre la maison et on a tenu pendant un an avec sa femme et mon compagnon."
Malgré cette bonne volonté, Christophe Martin n'a jamais pu reprendre du service et a fermé son établissement. "J'ai dû tout recommencer à zéro, je suis partie en Suisse quelques mois et j'y ai fait la connaissance du Meilleur Ouvrier de France Franck Ferigutti, grâce à qui je suis ici aujourd'hui.
Arrivée en février à La Benvengudo, Julie Chaix tient là sa première vraie place de cheffe. "J'ai en quelques sortes occupé ce poste à Valbonne mais aujourd'hui c'est beaucoup plus de pression. C'est mon nom qui est mis en avant ! C'est à la fois une vraie excitation mais aussi un challenge. Je suis fière de pouvoir offrir le meilleur de moi-même, même si ça fait un peu peur", nous confie-t-elle.
Cette place de cheffe est également l'occasion pour Julie Chaix d'exprimer sa cuisine qui est, selon ses termes "simple, mais pas dans le sens péjoratif. Chaque produit à son goût, je ne suis pas très farfelue à faire des associations improbables. Mon souhait est de sublimer les produits de la région. On a beaucoup de chance en Provence, on a presque tout sur place".
La jeune cheffe est d'ailleurs très attachée au terroir qui l'a vue grandir et se souvient encore des "odeur de daube en train de mijoter à 5h du matin sur le coin du feu" que préparait sa grand-mère. "J'ai été habituée à manger ce plat pour le petit-déjeuner, c'est ça la vie de paysan", s'amuse Julie Chaix dont le père était maraîcher.
Enfin, pour la jeune femme, l'important est aussi de se fournir le plus près possible du restaurant. "C'est un devoir en tant que cuisinier de mettre les produits locaux en valeur, même si ce n'est pas toujours évident. On essaye également de tendre vers le zéro déchet en faisant des bouillons avec les épluchures ou en les donnant aux poules. Quand il y a des restes, on les transforme aussi en amuse-bouche ou bien en nourriture pour le personnel. J'aimerais beaucoup avoir un cochon pour ne plus avoir de déchets du tout !"
Où ? La Benvengudo, Quartier de l'Arcoule, Les Baux de Provence.