Cette année, seul Alexandre Mazzia a reçu la distinction suprême des trois étoiles de la part du Guide Michelin. Le chef du restaurant AM a été récompensé pour sa créativité et sa cuisine unique, qui rayonne depuis maintenant six ans à Marseille. Une ascension fulgurante pour cet ancien basketteur, qui n'a pas pu cacher son émotion lundi 18 janvier à l'annonce de sa promotion aux côtés de Gwendal Poullennec, directeur international des guides Michelin.
Quelques jours après cette cérémonie des étoiles particulière, FineDiningLovers a pu discuter avec Alexandre Mazzia.
Quelle est la première chose à laquelle vous avez pensé en recevant cette troisième étoile ?
Des sentiments partagés mais surtout beaucoup d'émotions. Dans ces cas-là, on pense à tout et à rien à la fois. Mes premières pensées ont été pour ma femme, ma famille, mon grand-père et tous les gens qui nous ont accompagnés dans cette insatiable curiosité.
Comment expliquez-vous cette ascension aussi fulgurante, seulement 6 ans après avoir ouvert AM ?
Si l'on se réfère à l'ouverture d'AM le 17 juin 2014 de manière "binaire", il est certain que l'ascension est fulgurante. Mais ces trois étoiles c'est surtout le travail d'une vie, avec des collaborateurs qui m'accompagnent depuis plus de douze ans comme Marco et Hafid. D'autres sont là depuis trois voire six ans... C'est le résultat d'une inépuisable passion ! Nous sommes un restaurant 3 étoiles avec une équipe merveilleuse. La cuisine, c'est ma vie !
Difficile de mettre des mots sur votre cuisine tant elle est unique et déroutante. De votre côté, comment la définiriez-vous ?
La cuisine que l'on réalise aujourd'hui est différente de celle d'hier et sera encore différente demain. Elle se patine avec le temps, s'inspire de son époque, de sentiments, de rêveries, de matières, de couleurs mais surtout d'émotions. Il faut le vivre pour pouvoir en parler. Evidemment, celle-ci ne serait pas aussi "joyeuse" si nous n'avions pas des maraîchers incroyables comme Jean-Baptiste Anfosso ou encore des pêcheurs fabuleux comme Fabien Gardon et tous ces acteurs de notre territoire.
Vous parlez très souvent de Marco Altenburger, votre chef pâtissier, dans vos interviews et vos discours. Pourriez-vous nous en dire plus sur lui ?
Marco est la mémoire de la maison ! Il est la bienveillance incarnée. C'est une personne fabuleuse que tout le monde rêverait d'avoir à ses côtés et de rencontrer. Il fait partie de la famille. Cela va faire douze ans que l'on travaille ensemble et que l'on partage notre quotidien.
Comment se porte votre foodtruck Michel, le seul de vos points de restauration ouvert en ce moment ?
Michel, dont le nom est un hommage à mon grand-père pêcheur, se porte très bien ! Il nous a permis de garder un bon état d'esprit, une volonté d'aller de l'avant et nous permet aussi de ne pas trop penser à ce qui nous entoure, de moins subir les dommages psychologiques et moraux qui peuvent se manifester autour de nous actuellement. C'est au-delà d'une bouée de sauvetage, c'est une bouffé d'oxygène dans un monde qui s'étouffe !
Que peut-on te souhaiter pour cette année 2021 ?
Que tout le monde retrouve son quotidien et que cette épidémie s'essouffle à son tour... J'aimerais aussi convaincre ma compagne Anne de se marier avec moi cette année !
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