Crédit : The Travel Buds

Les secrets d’un chocolat chaud parfait

26 nov 2025

Par

Journaliste

L’hiver s’installe, les premiers frimas mordent les joues et les lumières des fêtes commencent à scintiller à travers les fenêtres. À cette période de l’année, un simple geste devient un rituel : se réchauffer les mains autour d’un mug brûlant de chocolat chaud. Mais comment préparer le chocolat chaud qui apaise, qui enveloppe, qui réveille les souvenirs d’enfance tout en révélant la puissance véritable du cacao ?

Pour répondre à cette question, nous avons rencontré Quentin Francis Gaigneux, maître chocolatier des Manufactures Alain Ducasse. Entre savoir-faire technique et goût du partage, il détaille pas à pas comment transformer une simple boisson en un moment de pur plaisir hivernal.

Comment choisir le bon chocolat pour un chocolat chaud réussi ?

Quentin Francis Gaigneux : Le point de départ, c’est le pourcentage de cacao : 75 % minimum. En dessous, on tombe vite dans une boisson trop sucrée et pas assez expressive. Pour renforcer la profondeur, j’aime ajouter un peu de cacao en poudre - ça donne de la couleur, une pointe d’amertume - ainsi qu’une petite quantité de pâte de cacao 100 %, qui pousse l’intensité aromatique.

Au Salon des Manufactures, vous servez un chocolat chaud « puissant et épais ». Comment obtenir cette texture ?

Q. F. G. : Nous travaillons avec un ratio de 30 à 35 % de chocolat pour le reste de liquide, ce qui donne quelque chose de très riche. Et surtout, on utilise un assemblage de cacaos (Pérou, Madagascar, Équateur) pour garantir une saveur régulière. Les origines uniques varient trop d’une récolte à l’autre.

Et côté lait : crème, lait entier, végétal… que recommandez-vous ?

Q. F. G. : Le lait entier apporte naturellement plus de gras et de rondeur, ce qui plaît à beaucoup. Le demi-écrémé fonctionne aussi, il donnera un chocolat un peu plus fluide.
Certaines personnes ajoutent un peu d’eau, ce qui peut surprendre : on croit que ça va fluidifier, mais non ! Le contact eau–chocolat épaissit la préparation.

Pour les intolérants ou les vegans, on peut utiliser un lait végétal, de préférence amande, assez neutre. On peut même le faire soi-même : mixer des amandes trempées avec de l’eau, filtrer… et voilà un lait sans sucre ajouté.

Y a-t-il une température idéale pour éviter les mauvaises surprises ?

Q. F. G. : Oui, c’est crucial. Il ne faut jamais porter le chocolat à ébullition. Au-delà d’une certaine température, la matière grasse se sépare : vous obtenez un chocolat chaud qui fait des couches, pas très agréable.
On chauffe le liquide, on monte, mais pas trop : 75 °C maximum. Au-delà, c’est trop chaud pour tenir un verre… et trop chaud pour le chocolat.

Quelle est la meilleure méthode pour incorporer le chocolat ?

Q. F. G. : Faites d’abord bouillir le liquide seul, puis versez le chocolat progressivement par-dessus. Et surtout : assurez-vous qu’il n’accroche pas au fond. Le chocolat brûlé donne une amertume désagréable qui contamine toute la casserole, même filtré.

Un mixeur plongeant peut être utilisé à la fin pour incorporer de l’air et obtenir un chocolat chaud plus mousseux.

Peut-on personnaliser son chocolat chaud avec des épices ou des sucres différents ?

Q. F. G. : Bien sûr ! Nous, aux Manufactures, nous restons assez puristes, mais à la maison, c’est un terrain de jeu formidable.
Vous pouvez ajouter cannelle, piment, zeste d’agrumes pour la fraîcheur… ou remplacer le sucre par un muscovado ou un sirop d’érable, qui apportent chaleur et complexité. À vous de trouver votre signature !

Astuces de chef : un dernier conseil pour atteindre la perfection ?

Q. F. G. : Une chantilly maison déposée juste au moment de servir, un voile de cacao en poudre, et vous n’êtes pas loin du meilleur chocolat chaud du monde.