C’est une institution dans le département de l’Orne. Installée là, au bord d’une départementale, depuis plus de vingt-cinq ans, L’Hostellerie de la Renaissance fait figure de pilier à Argentan. Quand les jeunes chefs changent de maison comme de chemise, Arnaud Viel, lui, reste bien en place.
Le Normand et son épouse, Cécilia, ont beaucoup investi, financièrement mais surtout personnellement, pour faire de leur hôtel-restaurant une référence dans la région. Il faut dire que La Renaissance, leur table étoilée au Guide Michelin, a de quoi ravir les adeptes de la cuisine française. Dans cet écrin feutré, où les tables sont nappées de blanc et la musique jazz emplit l’espace, Arnaud Viel a à coeur de “mettre la Normandie en avant”. “Il faut créer l’envie de venir chez nous grâce au terroir”, estime le chef.
Pour ce faire, Arnaud Viel, 52 ans, a bien peaufiné la liste de ses fournisseurs. Homard de Carteret, lentilles du pays d’Auge, légumes issus des Jardins dans la ville avoisinants… Le chef n’a pas à chercher bien loin pour satisfaire les papilles de ses clients. Le pain est même fait maison, avec la farine du moulin d’Argentan, tout comme le beurre qui, petite exception à la règle du local, est aromatisé à la vanille de Madagascar.
Côté assiette, Arnaud Viel mise sur des produits nobles, des sauces et des jus réalisés à la perfection, mais aussi beaucoup de gourmandise. L’entrée à la St-Jacques n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. Le coquillage, juste snacké, est travaillé dans son entièreté avec une pizza soufflée au corail, des barbes crémées et une quenelle de St-Jacques, pour un résultat à la fois vif et réconfortant, tout comme le homard enveloppé d’un jus au vin rouge de Normandie, réveillé par l’amertume des agrumes confits. Arnaud Viel joue encore les équilibristes avec son St-Pierre aux algues et coco de Paimpol, dont la rondeur est immédiatement contrastée par une sauce justement acidulée au beurre blanc.
Si le chef est un grand amateur de pêche depuis toujours - il possède un bateau amarré au port de Carteret depuis l’âge de 18 ans - il affectionne également la chasse. À l’automne, le gibier est donc forcément à la carte, comme le canard Colvert façon lièvre à la royale, à la fois fondant et addictif, dont les abats sont travaillés sous forme de mousse servie sur un toast bien croustillant.
Le réconfort et la gourmandise se poursuivent jusqu’au dessert grâce à la figue de Solliès teintée d’une touche de noix de coco, piment et miel des ruches de l’Hostellerie de la Renaissance.
Si la cuisine est un sans faute, le service n’est pas en reste. Cécilia et sa jeune équipe se faufilent sourire aux lèvres entre les tables pour s’assurer que personne ne manque de rien, tout comme le sommelier qui se fait un plaisir de raconter l’histoire de chaque bouteille. L’Hostellerie de La Renaissance devrait rester encore longtemps inscrite au patrimoine des bonnes adresses normandes.
Où ? Hostellerie de la Renaissance, 20 avenue de la 2ème division blindée, 61200 Argentan